Au delà de l'excellente prestation d'Olivier Gourmet, ce "polar de banlieue" est intéressant par son décor : une petite ville en périphérie de Paris parmi d'autres, avec ses grandes tours, deux ou trois bar-tabac uniquement fréquentés par des habitués, un gros Intermarché planté en rase campagne, et son grand parking complètement désert la nuit.
Le personnage n'est pas passionné par son travail, et pour cause : c'est peu intéressant, il est mal payé, mais comme lui suggère sa conseillère pôle emploi : "c'est déjà pas si mal d'en avoir un". Elle aussi se contente de ce qu'elle a, même si elle a du mal à boucler les fins de mois avec ses deux enfants à charge..
Dans cet environnement rude, chacun s'en sort donc comme il peut.
Une minorité survit en revendant de la drogue ou des marchandises tombées du camion, mais la plupart sont solidaires comme Franck qui est toujours là pour ses voisins ou ses collègues..
Si les qualités humaines des principaux personnages sont mises en avant, le tableau de la banlieue est tout de même très sombre, et on ressent bien que le seul moyen de "s'en sortir" est de quitter le coin..
Dans les bonus du DVD, le réalisateur Pierre Jolivet prend position :
Le cinéma bourgeois ne m’intéresse pas.
Je ne sens pas concerné par ce cinéma français qui raconte l'histoire d'un dîner mondain dans lequel Monsieur flirtouille avec la meilleure copine de Madame qui est dépressive.. Je ne vis pas dans le même monde.
Le film s'inscrit donc volontairement dans une réalité sociale plus proche des "vraies" difficultés des gens. Pour dépeindre cette réalité, on s'approche parfois du cliché (exemple avec l'éboueur sans-papier) mais c'est pour la bonne cause.
critique publiée sur : http://critique-ouverte.blogspot.fr/2015/09/jamais-de-la-vie.html