Il nous apparaît la cigarette au bec, dans une partie de carte, où, à la femme qui lui demande qui il est, il répond : « Bond. James Bond ». Le mythe est né, et prend la forme d’un grand Écossais à l’allure très physique, mais portant le smoking avec classe.
Né sous la plume d’Ian Fleming, qui a choisi pour patronyme à son héros le nom de l’auteur d’un livre d’ornithologie, car il sonnait bien Anglais, l’agent 007 (le premier 0 pour dire qu’il peut tuer, le second pour dire qu’il a déjà tué) se trimbale depuis quelques années dans des romans où il est très violent, limite désagréable, froid et professionnel.
JAMES BOND CONTRE DOCTEUR NO n’est pas le premier roman, mais est celui que les producteurs ont trouvé le plus facile à adapter.
Le scénario est très simple et joue sur une des peurs des années 60 : le nucléaire. Bond est envoyé à la Jamaïque pour enquêter sur la mort d’un agent qui s’intéressait aux activités d’un certain Docteur No. Celui-ci aurait inventé une arme susceptible de brouiller les tirs de fusée.
Très surcoté dans la mythologie des Bond, c’est néanmoins un film sympa, avec de l’action et une réalisation plutôt pas mal (assuré par Terence Young, un honnête réalisateur de films d’action de l’époque).
Sean Connery s’est plutôt bien accaparé le personnage et lui donne un mélange de rudesse et de décontraction cynique.
Le mythe est en route : apparition du walter PPK, présentation de « M », « Q » et Monneypenny, dont on découvre l’attachement réciproque avec Bond. Celui-ci est joueur, aime bien l’alcool et les femmes. Les gadgets n’existent pas encore (enfin, le minimum syndical), tout comme dans les livres.
Évidemment, je ne peux pas passer sous silence Honey Rider (jouée par Ursula Andress), nymphe en bikini sortie des flots, première Bond Girl emblématique.
Reste que le méchant n’est pas un des plus représentatifs de la série, n’apparaissant que très tardivement, pour disparaître très rapidement.