Ce film marie une époque pleine de désamours, divorces, célibats et solitudes avec l’œuvre de Jane Austen ( « son réalisme, sa critique sociale mordante (…), son humour distancié et son ironie mordante » (Wikipédia), notamment dans « la complexité des personnages, qui ne sont ni bons ni méchants (…). Tous ont des défauts, des faiblesses, mais l’auteure se donne comme devoir de faire progresser ses héroïnes tout au long de l’histoire, que ce soit par leur réflexion profonde ou leur jugement plus mûr. » (Isabelle Prévost Lamoureux)) et son héritage, « la comédie romantique britannique, qui a connu son âge d’or dans les années 1990 : Quatre mariages et un enterrement (Mike Newell, 1994), Coup de foudre à Notting Hill (Roger Michell, 1999), Le Journal de Bridget Jones (Sharon Maguire, 2001) » (Murielle Joudet, Le Monde), et notamment Charlie Anson qui rappelle furieusement Hugh Grant et sa « masculinité toute british : à la fois sophistiquée et ironique, avec une irrésistible touche de maladresse ».
Le film vaut moins pour son scénario (« Il n’était pas question de déjouer les attentes du spectateur : l’enjeu du film n’est pas le suspens mais la justesse des sentiments » Laura Piani) que pour son atmosphère désuète et son antihéroïne maladroite et « empêchée » par un deuil, assez touchante dans une Camille Rutherford qui semble émerger dans une trentaine épanouie. Pas sûr que ce soit toujours juste, ni toujours crédible, avec ce soupçon d’auto-complaisance du charme discret de la bourgeoise bohème et des souffrances de la plus si jeune Agathe, mais l’ironie fonctionne souvent, avec un drôlerie saupoudrée, et sans doute un séjour qui s’est trop éternisé dans la résidence hors du temps (et pas assez chez Shakespeare and Company). La modernité (coloc avec la sœur, amitié ambiguë avec le collègue) paraissait être un thème plus porteur et vivifiant, même en suivant le constat de Wilder sur Lubitsch : « Il a fait plus avec une porte fermée que tous les autres réalisateurs avec une braguette ouverte », qui guida la réal’.