Premier film de Gérard Krawczyk, on ne peut pas dire que ce dernier ait choisi le chemin le plus facile. C'est tiré d'un livre de Ben Hecht, célèbre romancier et scénariste, qui raconte la vie d'un studio hollywoodien (imaginaire, comme les personnages) des années 40, avec tout ce que ça peut comporter en mégalomanie, sur fond de meurtres en séries.
On suit plus exactement Jean Poiret, qui joue le patron du studio, qui doit gérer les aléas des tournages, souvent accompagné de son assistant, joué par Patrick Floersheim. Ce nom ne dira pas grand chose, mais il était connu pour avoir été la voix française de Michael Douglas, Robin Williams, ou encore Jeff Bridges. C'est un des rares acteurs qui surnagent de cette catastrophe.
Car oui, malgré d'évidentes qualités (surtout artistiques), le résultat ne vaut pas tripette. Alors oui, le casting est très impressionnant (on rajoute Bernard Blier, Michel Galabru, Dominique Lavanant, Jean-François Stevenin, Guy Marchand, et un nullissime Michel Blanc en guérisseur hindou !), avec pas mal de cameo, on sent tout de même le tournage à petit budget, aucun extérieur ou presque, et des acteurs qui ne viennent QUE pour faire leur numéro de cabotinage.
J'ai trouvé de plus le film vraiment vieux, dans le sens où ça n'est guère vivant, avec des intrigues dont on se fiche éperdument (une actrice mariée 24 fois, n'importe quoi), et je le dis, un rythme à décrocher des mâchoires.
Cependant, tout n'est pas mauvais, et il faut saluer la photographie de Michel Cenet qui rend bien hommage aux films noirs de cette époque. D'ailleurs, Guy Marchand est accoutré comme le serait Humphrey Bogart, avec sa longue veste et son chapeau, à fumer en coin.
Je suppose que Michel Hazanavicius a dû regarder ce film avant de réaliser The Artist, car il y a d'un coté comme de l'autre une sincérité dans l'évocation de l'Hollywood d'antan. Sauf que lui, il réussira, là où Krawczyk échouera.