❤️ Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry.
Ils sont sans doute peu nombreux ceux qui, avant ce film, avaient entendu parler de cette "justice restaurative", un dispositif qui, depuis 2014 en France, permet à des victimes de rencontrer des agresseurs incarcérés (autres que ceux qui les ont agressées, évidemment) afin d'engager une écoute et peut-être un dialogue, un face à face apaisé.
Les animateurs (le plus souvent bénévoles) de cet étonnant et méconnu dispositif peuvent dire un grand merci à Jeanne Herry et ses acteurs pour ce film remarquable.
"LE" film à voir en ce moment (après The Whale !), un film qui fait salle pleine et qui recueille tous les suffrages des spectateurs sur les réseaux (peut-être un effet post-Bataclan).
La force du scénario quasi documentaire est de miser sur l'ordinaire et le quotidien : des délinquants ordinaires, des victimes ordinaires, des crimes et une violence quotidiens. Pas de sang, pas de meurtre, pas de spectaculaire, pas de braquage hollywoodien.
Le spectateur n'a pas d'autre choix que de s'impliquer : ce qu'on lui montre, c'est ce qu'il côtoie au quotidien, certes de plus ou moins près (de pas trop près, on le lui souhaite).
Pas une fausse note dans les dialogues ou le jeu des acteurs, tous très crédibles ce qui renforce encore le propos. Ce qui nous est donné à partager c'est le désarroi des victimes (le mot est faible) et c'est l'ignorance des délinquants (le mot n'est peut-être pas le bon), deux mondes à des années-lumière l'un de l'autre, deux mondes qui parviennent à s'écouter le temps de quelques séances.
Des séances sous haute tension dont le spectateur ressort sonné, KO : la justice restaurative, c'est un sport de combat dit l'un des animateurs.