Only God Forgives
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le 6 juil. 2020
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Quel film absolument… bizarre! C'est la première fois de ma vie que je vois une passion du Christ aussi tordue et biscornue. Si c'est bien de ça dont il s'agit; après tout, ce n'est peut-être que mon interprétation. Les asiatiques et leurs démons ça y va!
Un casting pour le moins diversifié; un américain, Josh Hartnett; un canadien, Elias Koteas; un coréen, Lee Byung-hun, mais oui, Bittersweet life; un japonais, Takuya Kimura, The Mr Long Vacation; un chinois, Shawn Yue; un espagnol, Eusebio Poncela, dans un rôle complètement illuminé, j'ai eu beaucoup du mal à le reconnaitre; une vietnamienne, Trần Nữ Yên Khê, femme de Tran Anh Hung, le réalisateur, et qui avait déjà joué avec lui dans L'Odeur de la papaye verte. Le tout parlant un anglais parfois assez limite; l'accent de Takuya, japonais à fond! Il a bien dû s'éclater avec tout ce monde le réalisateur.
Pour ne pas parler de la production ou des lieux de tournage, Los Angeles, Philippines, Hong-Kong, le tout réalisé par un vietnamien.
Vous rappelez-vous de Legend de Ridley Scott? Bon, si vous avez oublié, c'est normal. Ce film était un conglomérat d'éléments clé, des fées, sorcières, licornes, un diable aussi impressionnant que les collants de Tom Cruise, le tout secoué et jeté sur un scenario sans aucune consistance. J'avais eu à l'époque la nette impression que Ridley Scott s'était fait un trip conte de fées et effets spéciaux, qu'il avait cousu tout ça ensemble, donnant un patchwork assez navrant.
Me demandant l'origine toute première de l'idée de I come with the rain, j'ai lu que c'était un désir de la part de Tran Anh Hung de moderniser la crucifixion, que tout avait commencé de cette façon. Connu surtout pour des films contemplatifs, il a éprouvé, selon son interview le 27 mai 2009, "le besoin de prendre un tournant décisif dans ma carrière. Avec I come with the rain, je veux faire un film d’action baroque, un thriller passionné, intense et poétique, hanté par 3 figures de la mythologie occidentale et cinématographique : le tueur en série, le détective privé et la figure christique".
Un mélange de Seven, Silence des agneaux, Bittersweet life, Black Rain et Passion du Christ; oui, j'ai passé tout le film à me demander pourquoi je n'arrêtais pas de penser à Mel Gibson (et sa tête d'halluciné). Je n'ai compris qu'à la fin. Regardant cette fin qui m'a permis de détendre enfin mes muscles, je me suis fait tout le film à l'envers dans ma tête et du coup je me suis rendue que j'avais beaucoup aimé.
Je me serais passé de certaines scènes, certes. Je trouve qu'il s'attarde un peu trop dans les sculptures affreuses du serial killer, ou dans les coups de marteau de Su Dongpo. Mais dans l'ensemble c'est un film puissant, les sujets comportent une intensité indéniable.
La bande originale est signée par le compositeur Gustavo Santaolla, (Collateral, Brokeback Mountain et Babel) et du groupe Radiohead qui avait déjà collaboré avec Trân Anh Hùng, dans Cyclo, son deuxième film. Je ne suis pas très fan de ce groupe, mais je dois admettre que son style désaccordé et strident épouse parfaitement le style du réalisateur.
Pour finir, un commentaire ras de pâquerettes mais, les nanas, les plans sexy de Josh Hartnett, Lee Byung-Hun ou Takuya Kimura apparaissant l'air de rien par-ci par-là en valent la peine!!!!!.
Créée
le 29 juin 2020
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