En 1952, Marcel Pagnol réalise la première version cinéma de "Manon des sources", et c'est seulement dix ans plus tard qu'il adapte cette histoire sur papier, sous la forme d'un diptyque intitulé "L'eau des collines".
Bien plus tard, Claude Berri se charge de transposer à nouveau cette histoire sur grand écran.
Le premier tome se concentre sur l'histoire de Jean, le père de Manon, et se déroule pendant l'enfance de cette dernière.
Dans un premier temps, le spectateur découvre le mode de vie modeste d'Ugolin, un homme simple dans la force de l'âge, de retour dans son village provençal où il retrouve le Papet, son oncle et aussi sa seule famille. Les deux compères projettent de racheter le terrain d'un voisin décédé, qui leur permettrait de développer leurs activités, grâce à la présence d'une source méconnue.
Mais l'héritier, un bossu de la ville, décide au contraire d'installer sa petite famille dans les collines...
Quatre ans avant les "Souvenirs d'enfance" adaptés sur grand écran par Yves Robert, Claude Berri se saisit lui aussi avec bonheur de l'œuvre de Pagnol, parvenant à recréer cette atmosphère délicieuse de la campagne provençale au début du XXème siècle.
Les décors et les personnages sont joliment représentés, et la langue de Pagnol fidèlement retranscrite, grâce à des acteurs brillants comme Yves Montand et Daniel Auteuil, ainsi qu'à une galerie de seconds rôles pittoresques.
Mais celui qui surprend le plus, dans un univers qui ne lui est pas familier de prime abord, c'est Gérard Depardieu, formidable en bossu philanthrope, trop brave et trop têtu pour voir venir la catastrophe.
Sans être aussi touchante et aboutie que le chef d'œuvre "La gloire de mon père", "Jean de Florette" constitue une autre adaptation réussie de Pagnol, à peine affaiblie par quelques longueurs.