Après un coup de poing dans la figure, Fabrice se retrouve dans un monde où son idole Johnny Hallyday n'existe pas, sauf pour lui. Incrédule, affligé par la non-existence de l'homme de sa vie, Fabrice part à la recherche d'un certain Jean-Philippe Smet, qu'il découvre, anonyme clone de son Johnny.
On se demande comment le réalisateur Laurent Tuel va gérer et nourrir ce cas de figure saugrenu. Il y parvient avec plus ou moins d'idées et d'habileté en faisant de Fabrice le manager obstiné d'un Jean-Philippe réticent,
jadis espoir de la chanson empêché par un mauvais concours de circonstances
. Au-delà de cette question déterministe, la comédie de Tuel peut s'appuyer sur un duo de comédiens radicalement contraires, avec un Luchini volubile, comme toujours, et un Johnny Hallyday parcimonieux et effacé. Luchini exprime l'idolâtrie du fan, tandis que Johnny la superstar produit une étrange perspective en se confrontant à sa propre personne dépourvue de son succès et de sa gloire.
C'est plaisant, pas assez extravagant peut-être, mais le réalisateur se plante un peu à la fin en proposant un long et conventionnel happy-end
au Stade de France
puis une chute en forme de queue de poisson.