Jésus (2019) - 僕はイエス様が嫌い / 78 min
Réalisateur : Hiroshi Okuyama - 奥山大史
Acteurs : Yura Sato - 佐藤結良 ; Riki Okuma - 大熊理樹 ; Chad Mullane ; Hinako Saeki - 佐伯日菜子 ; Yuko Kibiki -木引優子.
Mots-clefs : Japon – Religion – Drame
Le pitch :
Yura quitte Tokyo avec ses parents pour aller vivre à la campagne auprès de sa grand-mère. Il est scolarisé dans une école catholique et doit s’adapter à un nouvel environnement. Un jour, au milieu d’une prière, Jésus apparaît. Dès lors, tous les souhaits de Yura se réalisent.
Premières impressions :
Je suis complétement passé à côté du film, absolument incapable d'entrer en empathie avec les personnages, toujours filmés de haut en plongée, par une caméra froide et surplombante comme un dieu ironique sans émotion. Une façon de filmer très distante des personnages, jamais à hauteur d'enfant alors qu'il s'agit de l'histoire d'un enfant qui se retrouve placé dans une école catholique face à une foi qu'il ne saisit pas bien. En une seconde il se lie d'amitié avec un autre garçon avec qui il joue mal au foot, puis sera confronté à un drame entrant en contradiction avec l'apprentissage religieux de l'école.
Si certains ont été touchés par le film, pour ma part j'ai été aussi ému que devant une publicité pour de la lessive. J'ai même éclaté de rire au moment du dit drame, filmé comme un surgissement de gag de Monty Python. Pourtant, je ne crois pas que l'effet comique était voulu. Je me sens intensément confus devant le film parce que je n'arrive jamais à saisir ce que voulait transmettre le réalisateur.
D'un côté nous avons une histoire d'enfant face au drame, quelque chose qui pourrait ressembler à un script de Yoon Ga-Eun ou de Kore-Eda, et de l'autre une façon de filmer froide à la Kiyoshi Kurosawa en mode Cure qui tendrait à montrer l'ironie d'un Dieu froid. Ce pourrait être génial, puisque le petit garçon essaye tant bien que mal d'appeler Jésus pour le faire apparaître comme un ami imaginaire mais j'ai eu tout du long la sensation que la façon de filmer en décalage avec le sujet n'était pas forcément un choix.
En fait j'ai un peu la même sensation que devant The Truth Beneath. Il s'agit d'un thriller coréen mettant en scène deux adolescentes subissant des humiliations au collège. La réalisatrice Lee Kyung-mi avait fait le choix de proposer systématiquement une façon de filmer en décalage avec les scènes de manière à désorienter son spectateur ne retrouvant pas sa "grammaire" habituelle du cinéma. Du haut de ses 22 ans, Hiroshi Okuyama a-t-il fait le même choix conscient ou bien ne s'est-il juste "trompé", oubliant de filmer ses enfants à hauteur de leurs yeux et non à hauteur d'épaule adulte ? A-t-il consciemment construit son film comme un gag ironique ou cherchait-il à créer l'émotion de l'enfance ? J'ai lu des critiques louant la sensibilité du film alors que pour moi, le petit garçon est du début à la fin à côté de ses émotions. Faute justement à une caméra refusant l'intime.
Bref, si je n'ai pas aimé le film, sa façon de filmer m'a certainement perturbé. Je n'aurais de salut qu'en ayant lu une interview de son réalisateur. Pour l'instant, je suis perplexe.