Jimmy's Hall par Charlouille .
Deux ans après l’excellent « La Part des Anges », Ken Loach revient pour ce qu’il dit être son dernier film. Peut-être que des paroles en l’air, mais ca rend un peu triste.
En 1932, après un exil de dix ans aux Etats-Unis, Jimmy Gralton rentre au pays pour aider sa mère à s’occuper de la ferme. L’Irlande qu’il retrouve une dizaine d’années après la guerre civile, s’est dotée d’un nouveau gouvernement. Suite aux sollicitations des jeunes du comté de Leitrim, Jimmy, malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l’Eglise ou les propriétaires terriens, décide de rouvrir le « Hall », un foyer ouvert à tous où les gens se retrouvent pour danser, étudier, discuter. De nouveau, le succès est immédiat Mais l’influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes inquiètent certains. C’est alors que les tensions d’antan refont surface…
Rare sont les films possédant une lumière parfaite, celui ci en fait partie. Après un générique mêlant plusieurs images d’archives, Ken Loach ouvre son film sur un plan de campagne avec au loin perdu sur la route, une calèche. Ce plan est somptueux dans sa construction et dans sa lumière. Et tous les plans du film le seront. Ken Loach n’est toujours pas terminé, il est là et il nous le prouve avec son chef d’œuvre racontant une histoire vraie se déroulant au fin fonds de la campagne Irlandaise. De la puissance visuelle se développe la notoriété des personnages magnifiquement joués par Barry Ward (Jimmy), Jim Norton (Père Sheridan) et Simone Kirby (Oonagh). Les acteurs font entièrement partie de ces peintures proposées par Ken Loach. Chaque détail est soigné, chez cils scintille à la bonne lueur, chaque pixel ressort magnifiquement bien. C’est une grande leçon d’esthétique que nous sert Ken Loach, sur les sonorités Irlandaises que Georges Fenton nous fait arriver aux oreilles. Un vrai film d’époque magnifié.
L’histoire quant à elle suit un cours classique et calme. On voit Jimmy revenir chez lui, l’ambiance se met en place, monte de cran en cran et coupe subitement. Ken Loach décide de nous renvoyer dix ans en arrière et nous montrer les agissements de l’église et du gouvernement face à ceux de Jimmy Gralton. On y voit le combat mais aussi l’histoire d’amour qui unit Jimmy et Oonagh. Hop retour au moment présent. Les affaires s’engagent de nouveau et se compliquent, se pimentent petit à petit le tout dans un flot de discussion mettant sérieusement en place le rôle de chaque personnage. Dans ce tourbillon chacun se démarque à sa manière et les acteurs brillent. Mai ils ne font pas que briller, Ken Loach rajoute une touche comique subtil et exquise. Dans ce film on rit beaucoup, on rit de tout, et de bons nombres de situations et de phrases. Ken Loach attendri le spectateur, le pousse au combat, lui montre la grande beauté, appuie sur l’engagement.
La suite de la critique sur le site du cinéma du ghetto :