Découverte de cette suite d'un opus excellent qui pourtant n'en appelait pas d'autre et je dois dire qu'il y aura de nombreux déçus comme en témoigne le retour critique et spectateurs de ces dernières heures....
À quelques jours de son procès pour les crimes commis sous les traits du Joker, Arthur Fleck rencontre le grand amour et se trouve entraîné dans une folie à deux.
On quittait Arthur Fleck qui semblait devenir le Joker à la fin de premier opus et on le retrouve pour dire "EN FAIT, NON, IL N'Y A JAMAIS EU DE JOKER, juste Arthur Fleck" grosso merdo. Entre le début du film et la fin du film, le personnage n'évolue pas, il reste le miskine pitoyable (qui fait pitié) subissant la vie plus qu'il ne la vit, sans âme, sans amour, sans ami, sans envie.
Si vous cherchez du vice, de la perfidie, ou quelconque machiavélisme où que ce soit, vous êtes au mauvaise endroit.
Si vous pensez retrouver plus ou moins l'histoire d'Harley Quinn ou au moins la dynamique entretenue avec le Joker, vous vous fourvoyez DANS LES GRANDES LARGEURS (je dirais même qu'on est à la limite de l'inversion des rôles). Après me diriez vous, vu qu'il n'est pas le joker, c'est normal que cela ne soit pas le même pattern.
L'affiche est limite mensongère (lui, froid et dominateur, elle, apeurée, les deux ensanglantés,...)
Si vous pensez qu'il y aurait in fine, une finalité satisfaisante pour le public, va avoir des circonspects quand le générique de fin va pointer le bout de son nez.
C'est simple, à part chanter tout le temps et souvent faux, mettre en lumière voire dénoncer cette étrange fascination d'une partie des gens pour les figures du mal (en tout cas le représentant) qui vont les percevoir comme des mentors, des leaders, des êtres divins avec une aura idéalisée à mille lieux de ce qu'ils sont réellement (ici, un looser suicidaire bully tout le long de son existence), il n'y a pas grand choses de changeant vis à vis du premier film. Je le remets car c'est quand même fou, premier film: Arthur, looser esseulé victime de la société sans âme et sans liens émotionnels positifs, 2em film: looser esseulé victime de la société sans âme et sans liens émotionnels positifs (vu que Harley est juste amoureuse de l'image du Joker). Pire dans cet opus, Arthur ne fait RIEN, sa situation ne bouge pas et il n'est même le protagoniste de sa propre vie. Le pire, c'est comment cela se finit, on dirait que Todd Phillips a tout fait pour démythifier, désicôniser la figure du Joker. C'est un choix réussi me diriez-vous mais quand même! Par contre, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de vision artistique, c'est sûr et en soit je lui tire mon chapeau car il a fait ce qu'il a voulu et l'a fait à fond et sans compromis. Jamais au grand jamais un métrage du genre super héroïque de 2h20 qui pullule de séquences musicales sans action, nœuds dramatiques puissants et sans violences graphiques n'auraient pu être envisagé sans avoir une énorme confiance en soit.
Sinon, pour les points positifs, le casting joue bien dans son ensemble, Joaquin est bon (meilleur dans le premier opus selon moi cela dit) pas de fausses notes même si pour moi Gaga fait du Gaga et je n'ai pas eu l'impression qu'elle forçait son talent vis à vis de la partition qu'on lui a donné mais cela fait le café.
Visuellement, c'est IMPECCABLE, rien à jeter. Que ce soit la mise en scène, la photographie, les décors intérieurs, extérieurs, les costumes, maquillages et accessoires, la gestion des ombres et lumières, les raccords, la bande son avec les notes si reconnaissable du premier opus réorchestré et la myriade de chansons qui sont pas dégueu.
C'est vraiment selon moi l'histoire qui a péché in fine (sa finalité tout du moins), faisant retomber le soufflé de façon assez brusque. C'est dommage. Cela se regarde quand même, et je n'ai pas passé un mauvais moment devant, d'autant plus que c'est quand même à quelques coudées au dessus de la concurrence et de la production des dernières années.
A découvrir sans attentes (tout en partant du principe d'être ouvert d'esprit) et ne pas être répulsé par des nombreux moments musicaux.