Sur la forme c'est très irréprochable comme le premier film. C'est bien filmé et réalisé. Les acteurs font le travail sans livrer de performances aussi extraordinaires, l'effet de surprise du film de 2019 étant passé. Phoenix est toujours aussi impressionnant mais pas autant que dans l'original. Gaga est pas une grande actrice je trouve, mais elle chante bien contrairement à Phoenix qui est plus fragile dans ses parties chantées.
Je ne critiquerais pas l'aspect comédie musicale, qui ne m'a jamais dérangé puisque je connaissais la nature de ce projet depuis des années. Maintenant faut voir comment il est utilisé. Je n'ai pas trouvé qu'il y avait tant de chanson que ça contrairement aux critiques que j'ai lu ici et là. Ces chansons sont quand même bien choisies pour le sujet du film : Bewitched, Close to you de The Carpenters ou encore Ne me quite pas de Jacques Brel. Il est vrai que ces chansons ne font pas avancer beaucoup l'histoire à l'image du scénario lui-même qui, lors de la partie de procès, nous raconte tout ce que l'on sait déjà sur les événements du premier film. Je m’interroge encore sur l'intérête de l'ouverture en dessin animé au début du film.
Je crois que le pire dans cette histoire c'est que ce film déconstruit toute la montagne gravie avec son aîné. En plus c'est le personnage de Lee Quinzel qui manipule Arthur contrairement à l'histoire de la bande dessinée (même si ici ce n'est pas grave car jamais Joker et sa suite n'ont été des adaptations fidèles. C'est donc un film qui devrait plaire à Sardine Ruisseau avec le féminisme malsain qu'on connaît que trop en nos temps sombres.
Si le côté scorsésien imprégnait l'ambiance du premier film ici on entre timidement dans Vol au dessus d'un nid de coucou (1975) car les personnages de la prison sont trop peu développé si ce n'est le gardien joué par Brendan Gleeson.
La fin du film est très révélatrices sur les réelles intentions de Todd Philipps depuis la création de son film de 2019. Le réalisateur a récemment déclaré :
"Il a toujours été Arthur Fleck ; il n’a jamais été cette chose qu’on lui a imposée, cette idée que les gens de Gotham projettent sur lui, qu’il représente. Il est une icône involontaire. Cette chose lui a été imposée, et il ne veut plus vivre comme un imposteur — il veut être qui il est vraiment."
Philipps n'a jamais eu l'intention de rattacher son film à l'univers Batman, preuve en est avec la nom mention de DC au générique contrairement au premier (finalement juste un emballage pour attirer les foules et ainsi leur montrer son drame social), bien qu'il fasse discrètement allusion à cet univers.