Je ne vais pas vous parler des qualités de Joker Folie à Deux car des qualités, visuelles notamment, il y en a. (Si si)
Non je vais aller droit au but en évoquant ce qui (me) fâche.
Joker folie a deux est un film malhonnête, creux, et vain qui en sus ne raconte absolument rien.
A ce niveau de virtuosité, il s'agit en fait une forme élaborée d'escroquerie ; un braquage intellectuel. (vu à la télé dans l'inception)
Une escroquerie qui prend la forme d'un long métrage de plus de deux heures et ça peut être long deux heures.
J'ai dis plus haut que le film ne racontait rien. Ce n'est pas tout à fait vrai.
En fait, Joker folie a deux n'a pas grand chose à nous raconter sur son intrigue mais en revanche il va nous parler pendant deux heures de Joker premier du nom...
Sacrée proposition de cinéma.
Deux heures pendant lesquelles Todd Philipps va littéralement se repentir/flageller d'avoir réalisé Joker premier du nom tout en crachant au passage sur l'ensemble des spectateurs qui y avait vu (fachistes qu'ils sont) l'expression, peut être, d'un mal être profond et d'une colère sociétale et que le personnage du Joker épousait.
Pendant deux heures, Todd Philipps bien aidé par ses comparses, oserai je dire ses "complices", Joaquim dit Jo l'embrouille et Lady leGag, vont démonter méthodiquement tous les éléments mis en place dans le 1er épisode.
L'objectif est clair, il faut se débarrasser de ce Joker devenu embarrassant et auquel certains spectateurs ont eu le tort de s'identifier.
Arthur Fleck/ Le Joker est mis à nu dès le début de film ramené à sa condition de pauvre type, case départ du premier film.
La caméra nous montre pour cela du début à la fin du film et de manière assez obscène, le corps battu, supplicié d'Arthur/Jo.
L'avocate qui tente un temps de plaider la folie et le dédoublement de personnalité sera virée car derrière le supplice d'Arthur, il faut effacer toutes traces du Joker qui apparait pourtant en gras dans le titre.
Et pour achever l'élimination méthodique du personnage, on aura droit à un petit viol dans les douches, auquel on ajoutera (pour le plaisir) un assassinat final absurde et douteux (on est plus à ça près) mais efficace ; de manière à être certain de bien clouer le cercueil.
L'ambiguïté du premier? Tut Tut malheureux! Envolé, pouf!
Arthur était il fou? Tout ce que nous avions vu s'était il vraiment produit ou était ce dès le début le produit de son imagination? Le film était il un brulot anticapitaliste anti élites anti truc? Todd Philipps cautionnait il les agissements de son personnage ? (Hein tu cautionnes Todd, tu cautionnes??? Allez dis le!!!)
Le 1er film avait le bon gout de ne pas répondre à ces questions.
Surtout, l'absence de prise de position claire du réalisateur faisait planer le doute et donnait un petit côté subversif rafraichissant au film.
Sans ce petit twist subversif, le film n'avait, à mon humble avis, pas grand intérêt si ce n'est de voir cabotiner (avec un talent certain je le reconnais) Joaquim deux heures durant, dans sa route toute tracée vers l'Oscar.
Si on ajoute à ça la démarche mercantile et foncièrement malhonnête de titrer le film Joker pour appâter le chaland et s'en mettre plein les fouilles.
Car c'est la seule raison d'être de ce film en fait. Todd/Jo/Legag ont réalisé un braquage en bonne et due forme des studios qui leurs ont fait confiance. (Loin de moi l'idée de plaindre ces derniers cependant)
Si ce n'est pour se faire du fric et uniquement pour ça, pourquoi vendre le film comme un long métrage sur le Joker?
C'est un peu l'histoire du mec qui fait appel à un ophtalmo pour un problème de myopie et à on met un doigt dans les fesses à la place.
Remarque maintenant que j'y pense si j'ai le choix entre ce Joker et le doigt de l'ophtalmo, je prends surement le doigt...mais je m'égare.
La démarche est d'un cynisme total. Todd/Je me fais du fric grâce au personnage du Joker. Et hop un retournement de veste plus tard et l'argent bien entendu au chaud dans ses poches, il en profite pour donner des leçons de morale à deux balles à ces crétins de spectateurs qui pensait voir un film sur le Joker dans un film qu'il a titré par deux fois Joker...pfff quels idiots!!!!
En résumé, Joker folie à deux est un film schyzophrenique. C'est un film qui n'existe pas de manière autonome et qui n'a aucune raison d'être à part capitaliser financièrement sur le succès de son prédécesseur.
C'est un film de deux heures, qui parle pendant deux heures d'un autre film que lui même, pour nous expliquer ce qu'on aurait vraiment du comprendre dans ce film, le premier. Vous suivez?
Bref. Je lui décerne officiellement le titre prestigieux de "carotte de l'année".
Certifiée Carotte AOC et AOP, AOCP, AOPC aussi...
NB : Pour info, j'ai pris l'initiative pour la communauté Sens Critique (mais pas que) de contacter Todd Philips pour obtenir sa recette personnelle pour réaliser une bonne pigeonnade.
Je vous tiens au courant de sa réponse.
Quelque chose me dit qu'on devrait être gâté avec Noël qui approche ;) ; En tout cas Todd lui est bien rhabillé pour l'hiver.