« Je t’ai déjà donné la définition du mot folie ? » « La folie…….c'est faire exactement la même chose... encore et encore en espérant que... les choses changent... » Cette phrase prononcée par Vaas Monténégro dans le cultissime jeux vidéo « Far Cry 3 » du studio Ubisoft résonne telle une légère sonorité familiale avec notre film du jour.
Le film « Joker » de Todd Phillips sortit en 2019,fut une véritable tempête artistique sur son passage, remportant le lion d’or à Venise, acclamé comme une œuvre magistrale et puissante retraçant (une nouvelle fois) avec brio l’introspection psychologique du plus célèbre ennemis de l’homme chauve souris (après Jack Nicholson, Heath Ledger et Jared Leto) sous forme d’Expositions d’une ville au bord du chaos et de la folie sans ne jamais se référer à une figure de continuité universelle tel le MCU ou DCEU, un succès aussi bien public que critique raflant le milliard de dollars au box office et s’achevant par l’Oscar de Joaquin Phoenix assurant ainsi sa figure de meilleur comédien de sa génération, un phénomène planétaires qui ne pouvait malheureusement échapper au concept de suite mercantile afin de capituler sur le succès du premier se suffisant a lui-même en tant que film "one shot" impactant d’autant plus ses spectateurs par son idée d’indépendance cinématographique,cependant l’idée de faire émerger une suite 5 ans après pouvait expliquer que Todd Phillips et son scénariste Scott Silver se penche sur cette suite tranquillement en réfléchissant sur la légitimité de suite dans un univers qui n’en avait pas besoin si ce n’est celui d’explorer davantage la psychologie du clown triste en développant le monde dans lequel il évolue.
C’est bien ce que les scénaristes comptait faire en confrontant son personnage avec l’apparition de la figure amoureuse du Joker : Harley Quinn devenant ainsi le miroir féminin de son protagoniste par la charismatique Lady Gaga comme nouvelle figure iconique interagissant sur le terrain psychologique avec l'Asile d’Arkham mouvementés comme lieu de rencontre post Émeutes "Jokeristique" sous fond de comédie musicale et d’amour marginal telle une Folie…. Une folie à deux…
Ainsi cette définition de la folie comme dit précédemment deviendra-t-elle symbole d’une suite malade se piégeant en répétant ce qui a déjà était fait auparavant dans cette formule de faux espoir artistique ou s'assurera-t-elle comme une suite légitime explorant d’une nouvelle manière la psychologie de nos protagonistes sous fond de comédie romantique, musicale, sanglante et marquante de cette fin d’année ?
Texte retravaillé
Il est difficile de caractériser "Joker : Folie à Deux" tant il est une véritable arlésienne cherchant constamment à ne jamais piétiner son prédécesseur ni à le copier , ainsi le film cherche constamment à s’inscrire dans une nouvelle densité que fut le premier équilibrant assez subtilement entre le film carcéral et le film de procès.
Malheureusement, malgré sa volonté de toujours faire différent et de ne jamais chercher à marcher dans les plats de bande du film original , "Joker : Folie a Deux " souffre assez paradoxalement d’une originalité beaucoup trop pauvre en surfant sur deux genres cinématographique très populaire sans jamais les transcender ni les caractériser, restant deux-trois plans garder en mémoire ( la scène du rouge à lèvre sur la vitre déjà vu dans la Band-Annonce), sans surprise donc qui laisse un goût amère tant le premier long métrage avait su reprendre les codes mêmes du film purement "Scorcessien" (Taxi Driver , La Valse des Pantins) , voir "Kubrickien" (Orange Mécanique , Shining) , ici rien ne pousse à une certaine reprise déjà établis de genre cinématographique, le film n’essayer jamais de jouer avec le pur film de prison carcérale comme l'avait assurément su faire de nombreux auteur tel que Kim Chapiron pour "Dog Pound" dans une volonté plus européenne et réaliste ou prendre tout simplement l'esprit "Formanien" (Milos Forman) en prenant appui sur "Un vol au-dessus d’un nid de coucou" et la quête d'une certaine liberté de soi au sein d'un asile , un manquement qui aurait pu faire miroir du premier long-métrage.
Cette amertume se ressent tout au long de ses 2 h 18 de film et devient problématique par la lenteur abyssale de nombreuses scènes qui font ici figure de poids au film nous laissant dans un ennui caractéristique à certains passages, ce qui est un comble quand on passe au 1 h 59 de film à 2 h 20 pour celui-ci, c'est-à-dire 20 minutes (au moins) supplémentaire beaucoup trop longues , monotone voir paresseuse, Todd Phillips faisant durer et durer certaines scènes beaucoup trop longtemps qui nous crispent un peu après sortie de salle.
Cependant , cessons de comparer le film à sa progéniture tant il réussit à prendre à contrepied son prédécesseur et c’est là où Joker 2 réussit pleinement ce qu’il doit entreprendre, assurer légitimement à donner un sens au personnage d’Arthur Fleck après les événements survenus il y a 5 ans, à travers le nouveau personnage de Lee Quinzel alias « Harley Quinn » , un personnage devant être le déclencheur d’un nouvel objectif, d’une mission pour le personnage d’Arthur Fleck et de son alter-égo le "JOKER" porter au nu comme un martyr, une figure christique devenant symbole anarchiste, cependant là aussi ce déclenchement n’est que trop nonchalant voir parfois passe à côté de son sujet tant le personnage interprété par Lady Gaga (convaincante par son rôle de leadeuse marginale) paraît être un simple passage illusoire pour Arthur Fleck dans un souci de redevenir ce qu’il était, pire que ça, le personnage avancera de lui-même au fur à mesure de son introspection reflétée par les choix de cette dernière à la fin de long-métrage, elle n’est en rien le déclenchement de quelque chose de nouveau en lui si ce n'est sur le fait qu'Arthur n’est plus seul en trouvant un certain amour réciproque qui laisse en demi-teinte tant les personnages sont rassemblés a l’écran très peu de temps avant qu’il ne soit séparer, restant bien évidemment les scènes imaginaires par l’inconscient d’Arthur réussissant à se reconstruire par la musique, ces nombreuses scènes restant par ailleurs de magnifique show musical porté par un duo de voix impressionnant et une playlist musicale diversifiée et réjouissante.
C'est principalement quand le film se veut musical qu’il arrive pleinement à s’affranchir des codes du premier et nous proposer une expérience inédites et divertissantes sans oublier l’introspection du "Prince du crime" qui continue assurément dans cette suite sans ne jamais bousculer l’ordre établis restant parfois trop timides, parfois trop bancale pour capter l'attention du spectateur, le film cherchant toujours à tourner autour de son sujet sans ne jamais réussir à pleinement rentrer dedans lui ayant permis de conclure l'évolution de son personnage avec franchise et logique, mais le film nous laisse désespéramment sur ce même sentiment moraliste de notre protagoniste, c'est-à-dire beaucoup trop flou, restant cependant une interprétation toujours aussi puissante de notre très chère Joaquin Phoenix encore méconnaissable dans ce rôle marginale qui après une interprétation Napoléonienne fade et sans saveur, revient en force pour encore nous bousculer comme il a sur le faire en 2019, mais aussi durant toute sa carrière.
"Joker Folie à Deux" est une suite qu’on pourrait appeler problématique tant elle cherche à s’affranchir de codes préétablit du premier volet en proposant une nouvelle façon de décortiquer le clown Prince du crime, mais devient une analyse terriblement fade et décevante tant elle continue inutilement de faire évoluer son personnage sans véritable point de vue logique derrière ce qui implique une certaine lassitude au sein de ces trop longs 2 et 18 minutes de film nous laissant dans un sentiment embarrassant même si le film réussit à être aussi efficace par ses comédiens, son ambiance, sa réalisation, mais qui n’atteindra jamais la splendeur du premier film, au détriment de ses 188 millions de Dollars de plus (200 millions au total ) , ainsi malgré nos craintes, on sent que le film aurait pu ou dû être meilleur mais il se perd dans sa tentative de toujours vouloir faire plus tout en faisant beaucoup moins , une déception programmée …. Pas vraiment juste, une légère amertume, une douce folie amère…