Boudé et hué dans le monde entier, "Joker - Folie à deux" possède beaucoup de défauts, certes. Mais l'œuvre n'est pas exempte de qualités.
Commençons par l'aspect qui a l'air de fâcher le plus. Le genre comédie musicale que bon nombre de spectateurs ont trouvé ça, au mieux, redondant, au pire, catastrophique. De mon point de vue, je pense que c'est un point de vue osé de la part du réalisateur Todd Phillips qui, en tant que scénariste, a pris un risque sérieux avec son collègue inventeur Scott Silver. Certaines scènes sont vachement sympas et, pour la plupart des passages chantés, je trouve qu'ils concordent bien avec l'esprit tourmenté d'Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) qui, pour fuir sa vie tragique, se voit presque obligé de s'inventer une existence rose où la douleur fait place à la joie de vivre procurée par le chant et la danse.
Transition directe avec le personnage d'Harley Quinn (Lady Gaga) qui est la plus grosse erreur du métrage, tout simplement parce qu'elle ne sert à rien. Quand on voit que toute la romance qu'elle a mise en place avec Monsieur Fleck, idolâtrée par celle qui s'est volontairement internée dans la même prison que le Joker, n'était en fait que du vent ; on se demande à quoi à servit le film. La principale protagoniste est en effet une femme qui a juste profité de la hype, de la célébrité d'Arthur pour essayer de faire son intéressante (cet avis ne reste qu'une impression). Lady Gaga a été embauchée sur le film, "seulement" pour ses qualités de chanteuse et de compositrice ; au détriment de son personnage qui, une fois encore, n'aura servi à rien. Cette dernière abandonne Arthur Fleck qui, après avoir exprimé une phrase décevante à la télévision, lors de son procès filmé, se voit complétement déboussolé par le comportement de son "âme sœur" qui l'a sûrement manipulé depuis leur toute première rencontre.
Le scénario est passable, même si les incohérences ne manquent malheureusement pas. Le côté comédie musicale demeure, pour moi, une idée audacieuse, mais un peu lourde, de par la répétition des passages chantés et dansés.
Mais de là à voir le film se faire détruire, j'avoue ne pas comprendre. Soit c'est moi qui suis trop complaisant, soit la majorité des spectateurs sont extrêmement exigeants, au point où la moindre nouveauté passe pour une faute grave.
Je félicite néanmoins Todd Phillips qui a eu le courage de concevoir, convenablement, la suite d'un chef-d'œuvre. Il devait d'ailleurs savoir, avant même de commencer les premières scènes, que la tâche d'un Joker 2 allait être titanesque. Comment faire la suite d'un film qui a exploser le box-office grâce au public, en plus d'avoir été salué dans les cérémonies cinématographiques. Réponse : Le courage.