Cette critique contient Spoil (en grande quantité).
Joker : « folie à deux » est un film inattendu.
Après ce premier volet et connaissant, le goût des spectateurs pour les films d’action, je m’attendais à ce qu’Arthur embrase sa nouvelle existence, et que ce film soit un classique (et grandiose) duel du Batman contre Joker.
Il n’en sera rien, et au cœur de cette prison, sa nouvelle naissance ne sera que reflet tragique d’une identité détruite, partagé entre l’absurdité sans nom de la réalité, où la joie d’une comédie musicale maculée de sang.
Le Joker visite encore dans ce nouvel opus, les arcanes de la folie, mais au sommet de celle-ci ne se trouve ni le désespoir, ni la colère. Mais au contraire un rire, celui d’une valse avec la mort, d’un squelettique ballet, d’une macabre symphonie.
C’est exalté par l’enthousiasme d’un potentiel nouvel amour, qu’Arthur Fleck poussera un nouveau cri d’existence. Mais dans cette prison aussi écrasante que l’était la ville lors du premier volet, vivre, même physiquement, semble, en atteste l’infinie maigreur du Joker, un objectif inatteignable.
C’est enfin libre de toute entrave qu’Arthur, ira rejoindre sa dulcinée, assistant avec nous au funèbre dénouement de cette sinistre danse.
Arrivant à la conclusion que, dénué de symbole, Arthur n’est rien qu’un fou de plus, qu’un meurtrier que la société entend bien éliminer.
Certes, on peut reprocher à ce film d’avoir les défauts des films de son temps, devenus trop chère pour se permettre d’être court. Mais je reste cependant profondément marquée par la qualité du jeu de Joaquin Phenix, ainsi que la puissance avec laquelle les teintes de couleurs sont maîtrisées tout au long du film.
Joker : « folie à deux » n’est, il est vrai, pas un film réjouissant, il n’en reste pas moins quoi qu’on en dise, un très grand film.
7,5/10