Deux fils dont un facho
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Primé à la dernière Mostra de Venise, Vincent Lindon repart avec un lion d'or comme meilleur acteur. Plutôt mérité. Il incarne un père dépassé par les circonstances, le monologue de son fils meurtrier aux assises est déchirant de sincérité.
Delphine et Muriel Coulin nous livrent un film reposant essentiellement sur des rôles masculins, s'attardant sur une multitude de détails qui animent ce père aimant et ses deux fils.
La caméra saisit une incroyable intimité à travers des gros plans et des silences tout au long du film.
Le Grand Est est à la mode ces derniers temps, "Lamour ouf" de Gilles Lellouche "Leurs enfants après eux" d'après le roman éponyme de Nicolas Matthieu, cette fois c'est la Moselle avec ses paysages désolés.
Les soeurs Coulin livrent un film plus naturaliste, d’une facture moins tapageuse que le drame des frères Boukherma ou celui de Gilles Lellouche. "Jouer avec le feu" travaille le réalisme des situations, avec répliques au petit poil (parfois à la limite de l'audible), la bonne musique au bon moment ("People Have the Power" de Patti Smith) et une maison qui semble taillée pour le déplacement des acteurs.
Si le récit nous dit quelque chose de fort, c’est bien sur l’amour familial, qui ne faiblit jamais tout au long du film. Mais rien sur les motivations profondes de la transformation violente de Fus. Le film est discursif de ce point de vue.
Les sœurs Coulin filment l’impuissance d’un père taiseux face à un fils difficile, un rôle taillé sur mesure pour Vincent Lindon qui semble être sorti tout droit des films de Stéphane Brizé avec lequel il a tourné une trilogie : "La Loi du marché"(2015), "En guerre" (2018) et "Un autre monde"(2021). Il peine à trouver les mots pour renouer avec son fils, qu’il a pourtant élevé selon des valeurs progressistes.
La portée de l'éducation parentale est donc le coeur du sujet, mais on reste étrangement à la surface des choses.
Le film a également été récompensé d'un Leoncino d'Oro (Lionceau d'Or), prix jeunesse à la Mostra de Venise.
Créée
le 25 janv. 2025
Critique lue 17 fois
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