Le cinéma de Louis Feuillade,... dans Fantômas, ce sont les méchants qui dominent entièrement les gentils, dans Les Vampires là c'est beaucoup plus ambigu, les frontières sont souvent brouillées, les gentils pouvant se montrer aussi, voire plus, cruels et fourbes que les méchants (ce qui n'avait pas manqué de choquer les Autorités de l'époque, moins choquées visiblement de transformer des jeunes gens en charpie !). Ici dans Judex, c'est catégoriquement les gentils qui dominent les méchants, voilà...
Mais il n'empêche, j'ai adoré voir les aventures de Judex, juste parmi les plus justes souvent habillé d'un costume avec cape entièrement noir (pas forcément le meilleur moyen de passer inaperçu !), hyper-bien rythmés, exaltantes, avec dix rebondissements par minute, tant pis pour les quelques invraisemblances, des personnages forts, si on fait exception du frère du protagoniste qui est franchement trop effacé, portés par des acteurs charismatiques (au contraire des Vampires où tout le monde se faisait écraser "niveaux charisme et piquage de vedette" par Musidora, qui joue aussi dans ce serial, tout le monde ici a sa part !).
Et puis, plaisir suprême, voir le Paris, des paysages de campagne et de la Riviera de l'époque, en plus le tout très bien filmé... On croirait voir des cartes postales en noir et blanc de l'époque (sensation amplifiée par le fait que c'est filmé avec des plans fixes mais vraiment avec un sens du cadre brillant !). Toute une poésie... Non, il n’y a pas à dire, Louis Feuillade était un grand du Septième Art.