THE DEAD DON'T HURT
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le 1 mai 2024
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Viggo Mortensen et un jeune garçon sur une plage, c'est le dernier plan, assez bouleversant, de Jusqu'au bout du monde. Ca vous rappelle quelque chose ? Normal, c'est sur cette image ou presque que s'achève La Route. Evident clin d'oeil à ce qui restera sans doute comme son plus beau rôle. Mais Viggo Mortensen s'efface ici au profit de la rayonnante Vicky Krieps, dont le personnage peut aussi bien évoquer celui de Hilary Swank dans The Homesman ou de Nina Hoss dans Gold. Deux westerns au féminin qui font partie des seuls films du genre recommandables sortis ces dix dernières années avec Bone Tomawak (mais là on est dans un autre registre et je ne suis pas de la team Kelly Reichardt, sorry, trop arty pour moi).
Pour revenir à ce dernier plan de Jusqu'au bout du monde : s'il est aussi émouvant, c'est sans nul doute parce qu'il combine la nostalgie de la puissante tristesse qui traversait La Route à celle que doit ressentir Olsen quand il se retrouve sur la terre natale de sa femme, décédée quelques semaines plus tôt. Sans doute Jusqu'au bout du monde n'est-il pas parfait : en dehors de son montage à la chronologie un peu anarchique, le scénario peut sembler convenu/prévisible. Mais la douceur avec laquelle Mortensen traite ses deux personnages principaux (et certains, secondaires, comme le pianiste ou le barman) est transmissible, et n'est pas sans rappeler celle qui irradiait le couple de Sur la route de Madison.
Jusqu'au bout du monde ne serait-il pas un western domestique ? Sans doute. Les adeptes d'effusions de sang, duels, batailles rangées ou règlements de compte en seront pour leurs frais car la violence est la grande absente de ce deuxième film de Mortensen. Il est d'ailleurs intéressant de constater que la plupart des personnages que l'acteur a interprété ont cette constante : ils répugnent à tuer et frapper et ne le font qu'en cas d'ultime nécessité.
Autorisons-nous donc à penser que Jusqu'au bout du monde est aussi touchant parce qu'il est fidèle à ce que l'acteur semble être fondamentalement, c'est à dire un progressiste assumé (le beau Falling, qu'il avait déjà scénarisé, et dans lequel il jouait le rôle d'un homosexuel en conflit avec son père réactionnaire en était une première illustration) sans être non plus un woke fanatique. Mortensen s'amuse d'ailleurs avec une certaine tendresse du côté fruste de Olsen, et ne ridiculise pas son engagement militaire. Vivienne est sans doute plus monolithique et son côté femme forte dans une époque aussi patriarcale peut sembler de prime abord un peu anachronique mais la prestation de Vicky Krieps, tout en nuances, nous donne envie d'y croire.
Sortis relativement confidentiellement, les deux premiers films de Viggo Mortensen, dédiés à son père et maintenant sa mère, laissent pourtant entrevoir un cinéaste assez doué, touche-à-tout (la comédie de moeurs et maintenant le western, sans compter qu'il est sur tous les fronts, à la réalisation, au scénario et à la musique !) et engagé sans être caricatural. Vivement le prochain.
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Créée
le 13 déc. 2024
Critique lue 9 fois
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