Chaos debout
On peut reprocher au film de Fabrice Gobert son excès de références flagrantes comme celles à Mulholland Drive ou à Figth club pour n'en citer que deux, on peut lui reprocher certaines longueurs dans...
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le 2 juil. 2017
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Avant d’être l’un des fers de lance de la série culte « Les Revenants » sur Canal +, Fabrice Gobert nous avait interpellés sur grand écran avec le prometteur « Simon Werner a disparu », tentative de slasher à la française davantage dirigée vers le cinéma indépendant que l’horreur à l’américaine. Un film formellement très intéressant et abouti mais non exempt de défauts pour le reste ; tout autant un exercice de style du point de vue du public qu’une preuve de savoir-faire pour le milieu du cinéma français. « K.O. » reproduit un peu les mêmes qualités et erreurs. Il est en effet flatteur de le visionner grâce à l’accumulation de beaux plans soutenant une réalisation léchée et racée, en adéquation totale avec son sujet, qui le place au-dessus du tout venant de la production française. Mais, comme pour son premier film, si le pitch original est particulièrement intéressant et surtout intriguant, il a du mal à convaincre sur la durée.
Le premier tiers dépeint un homme haut placé méprisable et la chaîne de télé au sein de laquelle il semble être l’un des maillons les plus importants. Un homme à qui tout semble réussir mais qui s’avère aussi bien détestable dans la vie privée que sur le plan professionnel. Jusqu’au jour où il se fait tirer dessus et tombe dans le coma… A son réveil tout s’inverse et chaque personne de son entourage n’a plus la fonction qu’elle occupait, tout semble s’être inversé. On part donc ensuite en plein dans le thriller paranoïaque à la limite du fantastique. L’introduction est réussie même si elle présente un peu trop de personnages et que l’on s’y perd un peu sur le rôle de chacun, ce qui n’aide pas pour la suite. Quand vient l’accident et le réveil, c’est tout aussi pertinent et bon. On est intrigués par la nouvelle donne du monde que découvre Antoine Leconte à son réveil, entre angoisse et quelques notes d’humour dues à des situations kafkaïennes. Gobert maîtrise son sujet et parvient à rendre « K.O. » prenant, à la limite du dérangeant, et on veut absolument connaître le fin mot de l’histoire.
Malheureusement, le film se délite petit à petit et perd de son intérêt dans une seconde partie trop longue, qui complexifie inutilement la donne initiale avec ce trop-plein de personnages, de bonnes idées mal exploitées (les cadres en plein burn-out se battant comme dans « Fight Club ») et de nombreuses lenteurs dans le récit. Une dernière partie qui aurait beaucoup gagné à être resserrée d’une vingtaine de minutes et purgée de deux ou trois seconds rôles pour gagner en clarté. En revanche, il faut noter que ces doubles rôles pour tous les autres personnages qui gravitent autour d’un Laurent Lafitte très à l’aise dan ce registre, permettent à des acteurs de livrer des prestations étonnantes, on pense notamment à la jeune césarisée Zita Henrot. Enfin, quand vient le dénouement de cette historie qui vogue donc entre fantasme et réalité, rêve et cauchemar, au traitement clinique très probant, on se dit que tout ça était vraiment alambiqué et labyrinthique pour pas grand-chose. Pas que l’on s’attendait forcément au dénouement, mais on se dit tout ça pour ça. A moins que la toute dernière image (ou plutôt le tout dernier son) rebatte les cartes dans leur intégralité. Mais dans ce cas, c’est tout une louchée de symboles qu’il faudrait réinterpréter et revoir le film. Pas sûr qu’on en ait tout de suite envie !
Créée
le 22 juin 2017
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