Inoxtag, je connais juste le nom, mais pas le contenu de ce jeune de 22 ans. Cela tombe bien puisqu'il nous offre une petite bio d'entrée de jeu qui ne va pas trop l'embellir : un jeune qui s'est lancé dans le montage vidéo de son quotidien, comme bien d'autres de sa génération et qui, dernièrement, s'est plutôt lancé dans des défis humains, comme cette ascension de l'Everest. On le suit dans la préparation de ce projet, ainsi que ses tests d'aptitude, les objectifs à accomplir et l'entraînement en haute montagne, notamment dans les Alpes. Il est suivi par des cadreurs professionnels du milieu, ce qui permet une variété de vue entre steady cam de vlog, action cam en POV, ou même plans en drone. Les captations sont propres et particulièrement efficaces sur les contre-plongées et prises aériennes. Le docu ne manque pas de mettre en avant la beauté et l'immensité des paysages ; les images au Katmandou sont superbes. Quelques interventions des pros qui l'ont encadré permettent de jauger l'entreprise du jeune homme. On ne peut s'empêcher de penser aux docus sportifs de RedBull avec ce même montage inspirant, incitant à l'aventure, l'ouverture d'esprit, et à repousser ses limites. Évidemment, dans l'esprit shonen de ce jeune élevé aux animes, on suit ses galères et réflexions introspectives souvent niaises, à l'instar de ce discours final mièvre très démago, manquant assurément de lucidité. Avec ses 2h40, Kaizen s'étire bien plus que son contenu, enchaînant des phases de grimpe répétitives (doutes, motivation, découvertes,...), même s'il s'agit avant tout d'un film de "youtubeur" pour ses abonnés. On aurait aimé voir davantage de la vie sur le camp de base pendant un mois - très intéressante - avant le point d'orgue débutant vers la mi-film. On ne peut nier la beauté de l'heure d'ascension, qui a aussi le mérite d'offrir un tournage authentique, au cœur de l'aventure et de ses aléas, ce que même le film Everest peinait à transmettre.