Sur le fond de la passion dévorante déjà peinte dans A Scene at the Sea, Kids return en emprunte également la touche d'espoir. Mais un espoir kitanesque : passager, jamais totalement heureux, celui d'un clown triste qui esquisse parfois un rictus. Un léger sourire, un sourcil qui se hausse après un Sonatine désespéré, le temps d'une farce pince-sans-rire – Getting any? – et d'un Kids return, pour replonger aussitôt dans la noirceur suicidaire de Hana-bi.
Une œuvre en dents-de-scie que celle de Kitano-sensei, car il est capable de régulièrement ponctuer son travail magistral d'œuvres plus inégales. Kids return est loin d'être parfait : son écriture fait un peu les cent pas par moment, par exemple autour de ce personnage poussif et trop présent du tentateur à la mauvaise influence. Il y a un quelque chose qui ne prend pas toujours.
Mais c'est quand même un Kitano. C'est humain. Ça marche.