Peut-être que l'histoire de ce film de Takeshi Kitano peut être résumé dans le titre, les enfants qui redeviennent des enfants après un pan de vie, innocence et plaisir.
Kids return c'est donc l'histoire de deux adolescents, pour qui la vie d'étudiant est égale à un malaise qu'ils tentent de combler au travers de blagues et de bêtises ou d'un peu de pouvoir par le racket et les intimidations d'autres élèves. Chacun des deux va réussir à trouver sa voie, en s’extirpant de la société "normale", l'un en se donnant corps et âme dans la boxe, l'autre toujours à la recherche d’un peu du pouvoir qu'il avait toujours voulu avoir à l'école, mais cette fois-ci à l'échelle réelle : rejoindre des yakuzas. Un troisième héros est présent, ou plutôt peut-on dire absent tant il est effacé, qui représente la voie de l’homme commun, au fond en proie aux même doutes et besoins : essayer de faire son chemin, mais cette fois-ci dans la société : c’est-à-dire trouver un travail, une femme et subvenir à leurs besoins.
Kitano, fidèle à son style lent et calme, suit l'évolution de ces trois protagonistes. Ce film montre à mon sens deux leçons de vie, communes à ces expériences distinctes : le succès peut être temporaire ou non, mais un rien, que l’on ne contrôle pas, peut tout faire basculer. Notre vie, aussi exceptionnelle qu'elle semble être, n'est jamais que la reproduction d'une ou plusieurs autres, n’a aucune importance spéciale. Et pourtant, après ça, pourquoi ne pas toujours en profiter, à dos de moto ?
Mais comme Takeshi Kitano l'illustrera bien mieux que moi, je vous invite à regarder son long-métrage.