Alors, c'est l'histoire d'une tueuse à gages super-forte, la meilleure dans son domaine, qui dépasse tous les autres largement, qui vous défonce plusieurs adversaires lors d'un même combat, finger in the nose. Bref, le genre d'antihéroïne badass pour un film d'action badass, vous promettant des séquences de baston de ouf, devant lequel on peut mettre ses deux neurones moisis en mode off, tout en bouffant plusieurs saloperies bourrées de colorants et de conservateurs ainsi que de sucre ajouté.
En plus, pas besoin de lever son gros cul de son canapé, c'est sur Netflix. Ah, mais non, cela a des prétentions un poil ambitieuses que cela. Oui, en effet, il faut ajouter que si notre protagoniste n'a aucun mal à trucider à la chaine, quand il s'agit de s'occuper de sa fille adolescente, là, c'est autre chose. Oh, il va y avoir de la psychologie, de l'épaisseur dans les caractères... euh... bof...
Pour celles et ceux qui veulent juste de la castagne, avec quelques cadavres par-ci par-là, vous pouvez vous goinfrer de saloperies et regarder votre ordi, sans ennui et sans réfléchir. Les moments de ce type sont assez nombreux (trop d'ailleurs, mais je vais y revenir !), sont filmés à la Guy Ritchie. Jeon Do-yeon assure dans le rôle principal et est charismatique en diable. La mise en scène, visuellement, est lisse, sans créativité pour les éclairages et les décors. Mais je pense que vous vous en foutez de ce dernier point. Il y a de bonnes scènes lors desquelles les coups d'objets tranchants font du dégât. L'actrice fait le job avec brio. C'est l'essentiel pour vous et c'est tant mieux.
Pour les autres un poil plus exigeants, déjà, les relations mère-fille sont peu évoquées quand on les place sur toute la durée du long-métrage. Ce qui donne une sensation de déséquilibre par rapport au reste, mais, en plus, ce n'est pas véritablement creusé. On n'a que quelques scènes trop brèves et clichées d'un drame familial moyen pour essayer d'insuffler l'illusion de la profondeur.
Et c'est pareil pour toutes les autres séquences mettant en scène des interactions humaines. Cette fois pour la raison que le film balance sporadiquement des échanges, tout en n'explicitant jamais les motifs qui animent les personnages. Pourquoi untel agit ainsi ? Pourquoi tel autre fait ça ? Je n'ai rien contre de l'ambiguïté, rien contre le fait de laisser quelques zones d'ombre. Mais là, quand je dis "jamais", c'est pour ainsi dire "jamais". Ce qui a pour conséquence qu'il est difficile de s'attacher à quiconque étant donné qu'on ne les comprend pas.
Il faut bien souligner que la majorité du temps est consacrée à la bagarre. Et, à cause du défaut que j'ai exposé auparavant, vu que très peu des scènes de castagne ont du contexte, c'est-à-dire sont provoquées par des motivations clairement exposées, à part le plaisir pur de l'action, à part celui de la chorégraphie, il n'est pas possible d'en retirer quoi que ce soit de fort émotionnellement.
Bref, Kill Bok-Soon est un divertissement sans prise de tête, mais qui, malheureusement, n'assume pas cette étiquette, en voulant faire croire qu'il est bien plus profond qu'il ne l'est réellement.