Un gangster américain braque un mafieux et s'enfuit au Mexique,où des flics locaux le dépouillent de son butin et l'envoient croupir dans une prison surpeuplée dans laquelle l'espérance de vie est courte."Kill the gringo" est une série B badass et y retrouver Mel Gibson est surprenant.Ou pas.Car il est vrai que l'acteur,à force de réalisations controversées,de propos inconsidérés et de comportements inadaptés,s'est mis à dos la camarilla bien-pensante qui arbitre les élégances et s'est vu marginalisé,sa carrière prenant un tour aléatoire.Ce film mal élevé cadre tout à fait avec cette situation tant il a de quoi effaroucher les tenants du politiquement correct.Tous les ingrédients sont là,Mel Gibson,de la violence en continu,des personnages qui fument sans arrêt,même les enfants,de la picole,des gunfights sanglants au ralenti,des scènes de torture bien crades,une description dévalorisante du Mexique et des mexicains présentés comme brutaux et corrompus,de la chirurgie sauvage.Bref,c'est un régal.Ca ressemble à un bon vieux Robert Rodriguez,ambiance fajitas et mojitos,cojones et Corona,mariachis et tequila.Le décor du pénitencier est original,sorte de village dangereux où se croisent des truands patibulaires à la recherche d'un mauvais coup et où fleurissent tous les trafics,le lieu étant sous la coupe d'un caïd impitoyable.Pour survivre dans cet enfer,le héros va se montrer très malin et manipuler tous ces pourris qui veulent sa peau en les montant les uns contre les autres.Dans ce rôle de dur à cuire rusé qui aurait pu échoir à Van Damme ou Lundgren,Gibson est fantastique de présence et d'autorité et les deuxièmes couteaux sont des cadors comme Peter Stormare,Bob Gunton ou notre Patrick Bauchau national,beauf de Brigitte Bardot.Adrian Grunberg maîtrise solidement l'affaire et développe clairement un scénario qui tient la route,ce qui est rare,et la distance,ce qui l'est encore plus.