Pour son nouveau film, Killer Joe, William Friedkin à créé un univers étonnant où les performances des acteurs sont remarquables.
Le film est dynamique, en grosse partie grâce aux comédiens qui interprètent parfaitement leurs rôles, pourtant difficiles car ces personnages ont des personnalités atypiques voire déstabilisantes. En particulier Dottie joué par Juno Temple, jeune fille décalée, un peu sotte, vivant dans un autre monde et entourée d’une famille détraquée. On y retrouve aussi Matthew McConaughey dans le rôle de Joe Cooper, homme dérangé, dégageant une violence glaciale et un sang froid étonnant. La scène du viol nous montre le tempérament de Killer Joe comme un monstre capable de manipuler Dottie et d’abuser d’elle.
La où le film devient très surprenant c’est la confrontation finale inattendue et perturbante. On se doutait que le personnage de Chris (Emile Hirsch) aller vouloir récupérer sa sœur ; envers qui il porte une affection particulièrement forte, mais aussi que Joe n’allait pas laisser partir sa ‘caution’ sans rien faire. Friedkin nous surprend par la violence incontrôlée de cette dernière scène et la rage de ces personnages. Inconsciemment la tension nous suit tout au long de l’histoire, nos nerfs lâchent à la moindre note d’humour. Malgré cette ambiance terrifiante du film on s’immerge entièrement jusqu'à ce que la fin nous saute au cou.
Mais ce thriller noir est grotesque, tout y est caricaturé. Le synopsis lui-même est une blague, un jeune dealer doit de l’argent et décide d’engager un tueur à gage afin de tuer sa mère. En découle de là des tas de problèmes. On ne pouvait faire plus cliché. C’est surfait. Et puis la violence trop gratuite ridiculise l’histoire, cela en devient macabre. Friedkin en fait trop et cela rend des passages lourds. On perd le sens de l’histoire, on en vient presque à juste régler ses comptes. Le travail fait par rapport à la question du mal est dissolue dans une mer de violence. Le film en est difficile à digérer pour les âmes sensibles.
Un film où le jeu des acteurs est travaillé mais presque trop.
MathildeNeau
5
Écrit par

Créée

le 16 mars 2013

Critique lue 357 fois

1 j'aime

MathildeNeau

Écrit par

Critique lue 357 fois

1

D'autres avis sur Killer Joe

Killer Joe
real_folk_blues
4

Poule et frite, mais 100 patates aussi.

Je revendique le droit de ne pas sucer le pilon frit de Friedkin. Merci de votre compréhension. Killer Joe, que tout le monde semble porter aux nus à grand renfort de notes et critiques...

le 4 mars 2013

76 j'aime

43

Killer Joe
Before-Sunrise
8

Killer Bill

Je n'avais vraiment pas envie de mettre 8 à ce film. Mais il m'y a forcé. C'est à cause de sa fin, Monsieur le Juge, j'vous jure ! Cette fin que certains qualifient de ridicule et indigeste, et dans...

le 1 déc. 2013

68 j'aime

1

Killer Joe
Kenshin
7

"Men like fat butts."

[Yep. Give me 30 minutes] Avec deux minutes de retard donc: Tu vois là j'écoute Walk de Pantera parce que ce morceau met grave la pêche, un peu comme ce film les jours de déprime. Je devais aller...

le 25 mars 2013

63 j'aime

19

Du même critique

The We and the I
MathildeNeau
5

Critique de The We and the I par MathildeNeau

Film consacré à des adolescents du Bronx, lors du dernier jour de l’année scolaire, tous sont réunis dans un bus New-yorkais. Chacun a sa personnalité, on trouve les plus timides à l’avant du bus,...

le 16 mars 2013

1 j'aime

Into the Abyss
MathildeNeau
7

Critique de Into the Abyss par MathildeNeau

Ce documentaire retrace l’histoire de meurtriers qui ont tué, le 24 octobre 2001 au Texas, trois personnes, une femme, Sandra Stoler, son fils Adam, qui rentrait chez lui avec un ami, Jeremy. Ce film...

le 16 mars 2013

1 j'aime

Gimme the Loot
MathildeNeau
8

Critique de Gimme the Loot par MathildeNeau

Pour son premier film, Adam Leon nous transporte dans le quartier du Bronx où deux adolescents, Sofia, une jeune fille au caractère bien trempé et Malcolm, un garçon tendre mais qui joue les durs,...

le 16 mars 2013

1 j'aime