La critique sera étonnamment courte comparé à la longueur du film. « Killers of the Flower Moon » c’est l’histoire d’Ernest Burhkart, joué par Leonardo DiCaprio (a priori un peu perturbé par la guerre en Europe dont il vient de revenir), qui débarque chez son oncle William Hale à Fairfax, territoire amérindien qui regorge de pétrole, l’or noir ayant fait du peuple Osage l’un des plus riche d’Amérique. Cette richesse attire les Blancs, souvent mal intentionnés, qui n’hésitent pas à recourir au meurtre pour que l’argent « coule dans le bon sens » comme l’explique l’oncle, incarné par De Niro.
La première chose que je tiens à signaler sont les zygomatiques de Leonardo qui n’ont pas hésité à se rétroverser durant les trois quarts du film (et qui mon valu quelques crise de fou rire, Leonardo en sosie de Grumpy Cat c’est hilarant, surtout que le mal avait l’air contagieux : si on fait bien attention, beaucoup de figurants, à l’instar de Léo et même de Robert De Niro, sont apparus plusieurs fois à l’écran comme s’ils avaient été filmés a travers un filtre Snapchat ou Instagram).
J’ai trouvé le personnage de Leonardo complètement débile (naïf pour les plus attachés au politiquement correct). Leonardo se marie avec Mollie, qu’il aime d’un amour réciproque, ce qui sert l’intérêt de son oncle (qui souhaite mettre la main sur l’or des amérindiens, dont il fait semblant d’être l’ami). Par l’intermédiaire de ses sbires, Hale va décimer petit à petit la famille de Molly. Ernest participe tantôt directement tantôt indirectement à ce massacre : il passe les informations aux tueurs des différentes sœurs / amis d’enfance de sa femme, il ajoute à l’insuline de sa femme de l’héroïne qu’il lui injecte, etc. On ne sait pas s’il fait ça par débilité (il aide à tuer la famille de sa femme et s’imagine qu’elle l’aimera toujours ??), par loyauté envers son oncle qui l’a accueilli, par vengeance (notamment lorsque c’est l’ancien mari de sa femme qui est dans le collimateur de Hale), ou sans se rendre compte qu’il est complètement manipulé (puisqu’il a l’air très amoureux de sa femme et il semble penser qu’il lui injecte vraiment un remède via l’insuline, alors qu’il la tue à petit feu).
Malgré la durée très longue du film, je n’ai pas vu le temps passer. Certes il y’a des longueurs, mais on suit avec plaisir la vie de ce peuple, d’Ernest et de sa famille. La photographie est très jolie. Le fil rouge de l’histoire est selon moi très clair, très bien défini, et on ne se perd pas dans des histoires secondaires. Petit bémol, je dirais qu’il manque peut être des indications sur la temporalité des événements : on ne sait pas combien de temps s’écoulent entre les événements (sauf quand un des personnages évoque par exemple la soeur de Molly, « morte depuis deux ans »), ce qui me fait perdre un peu mes repères et moins rentrer dans l’histoire. Je suis un peu déçue également qu’on se rende compte des le début que Hale n’est pas net (voir qu’il est le méchant de l’histoire) et qu’il n’y ait aucun plot twist.
La fin tranche avec le reste du film. On s’attache plutôt aux personnages, surtout celui de Molly, mais après le procès, nous n’avons qu’un épilogue fait par une sorte de troupe de théâtre sur scène (on apprend comme cela comment finissent chacun des personnages). C’est d’ailleurs l’occasion d’un cameo de Scorsese. L’histoire est en partie tirée d’une histoire vraie, et je le suis demandé si certaines scènes étaient des copies des photos / scènes d’archives.
En somme, je conseille d’aller voir ce film (javais très peur qu’il soit (trop) sanglant, et mis à part quelques scènes violentes, c’est très regardable par les âmes sensibles comme moi), j’avais peur de sa longueur mais j’ai été agréablement surprise. C’est un peuple / une histoire dont je ne connaît rien et le film m’a donné envie d’en savoir plus.