Je ne pouvais penser à une meilleure occasion pour moi de m'introduire à Martin Scorsese. Ce monument du cinéma, avec une liste de films cultes réalisés longue comme le bras qui lui tient compagnie. Scorsese m'a toujours intrigué depuis mes débuts cinéphiles. Un style bien à lui, comme me diraient beaucoup, avec un cinéma enraciné dans des principes inébranlables. Ce serait donc un euphémisme - j'aime bien ce mot - de dire que j'en attendais beaucoup de ce film.
Oh, mon très cher or
C'est un amusement - cynique - pour certains de voir que le monde moderne (depuis le vingtième siècle) est tombé dans un consumérisme tel que, on pourrait parfois se demander qui possède qui. L'Homme possède-t-il son argent pour l'aider à s'accomplir, ou est ce que l'argent possède l'Homme pour l'aider à se détruire ? Et quand je parle de destruction, je ne parle pas que de la destruction matérielle; je mentionne une destruction bien plus abstraite que celle là, la destruction des mœurs et des âmes. Quand on voit que, même des hommes qui se prétendent de l'église, se détournent des valeurs et principes fondamentaux pour cet or vert, cette question devient légitime à se poser. On pourrait être tenté de croire que cela va avec l'évolution naturelle de l'Homme et du monde, mais quand on essaye d'y apporter un regard sensé - et surtout, un regard humain - on se rend vite compte que, le pouvoir (quel qu'il soit, monétaire ou moral) donne à certains la sensation d'être des dieux.
En effet, un style bien à lui
Il faut dire que j'ai plutôt adhéré à Scorsese ici. Une musique qui ne s'arrête jamais, une ambiance pesante qui l'accompagne, des personnages cyniques s'opposant à des personnages pris de panique, une histoire tragique accompagnée de décors tantôt froids et lugubres, tantôt chauds et joyeux. Ce film peut être dur à regarder, tant pour son ambiance presque désagréable que pour son rythme très posé. Ça ne convient pas à tout le monde, je le concède. Mais comme n'importe quel film vous me direz, il y aura toujours des détracteurs et des admirateurs. Moi ? Je me situe entre les deux. J'ai aimé la manière que Scorsese a eue de raconter son histoire, mais certains détails m'ont semblé superflus. Un autre visionnage s'imposera peut être pour entériner mon avis sur la question.
Conclusion
Je pense que je ne dirai - presque - jamais d'un film, qu'il ne faut pas aller le voir. Une expérience cinématographique est toujours enrichissante, qu'elle soit bonne… ou mauvaise. On peut voir le verre à moitié plein, plutôt qu'à moitié vide. Ce film est long, mou et pesant mais pour une raison presque mystique je dirai, il est captivant. Je le recommande; et si ce n'est pas pour votre plaisir, voyez le pour votre culture.