Au début des années 1920, un homme revenu de la guerre va en Oklahoma auprès de son oncle, qui vit dans un campement Osage où ont été trouvés des puits de pétrole. Non seulement ces Indiens sont très riches, en vendant cette ressource, mais elle attire aussi la convoitise d'autres personnes, qui vont aller jusqu'au meurtre pour s'emparer de l'or noir.
Pour la première fois depuis Simples secrets, Martin Scorsese réunit Leonardo DiCaprio et Robert De Niro, ses acteurs fétiches, pour une confrontation au sommet. Le film fait peur de par sa durée démesurée, près de 3h30, mais aussi bien pour mon plaisir de spectateur que pour la prostate, ça se déroule très vite, car on a là une histoire qui est une épopée. Celle de la découverte du pétrole, et des conséquences induites. Sans trop en révéler, c'est en gros le côté caché de l'Amérique qui est montré sous un jour peu reluisant, où décidément le pétrole faisait déjà tourner les têtes.
C'est presque banal de le dire, surtout quand on parle de Scorsese, mais on a là une maitrise technique au top, une photo sublime, et surtout, une interprétation formidable. Aussi bien Robert De Niro que de Leonardo (bien qu'il semble imiter par moments son ainé en rentrant les lèvres), et surtout une nouvelle venue nommée Lily Gladstone qui vole la vedette. Elle incarne l'épouse de DiCaprio, une Osage qui est en gros le point de moralité de cette histoire, et dont l'attitude presque christique l'élève au-dessus des autres. C'est assurément une actrice dont on entendra parler car elle est vraiment marquante. On croise aussi Jesse Plimons en agent de ce qui sera le FBI, ainsi que Brendan Fraser dans un rôle bien trop court.
On reconnait ça et là cinéphilie de Scorsese poindre, comme des plans qui semblent reprendre Naissance d'une nation, ou ce qui pourrait être un Western, voire la toute fin qui est (très) inspirée d'un certain film A24, mais le dernier quart d'heure, qui est un flash-forward y est magnifique, et on pourrait se dire que la carrière du réalisateur pourrait s'arrêter là. Après The Irishman, Scorsese semble déjà préparer la fin de sa carrière, et quand on voit le spectacle passionnant qu'est Killers of the Flower Moon, je me dis que le cinéma a de beaux jours devant lui.