Dans le Danemark du milieu du XVIIIe siècle, il reste encore des terres à défricher, réputées stériles, comme les landes de la région du Jutland. L'objectif d'y établir une colonie semble déraisonnable mais germe pourtant dans l'esprit d'un capitaine qui vient d'être réformé de l'armée. King's Land, en tant qu'adaptation d'un roman danois, semble posséder tous les ingrédients d'un western et il en adopte en effet certaines variations, tout en s'imposant surtout comme un grand film historique, classique, mouvementé et très romanesque. Le héros est obstiné et rencontre sur son chemin un méchant d'envergure qui a bien l'intention de faire capoter son projet. Parmi les autres personnages, qui sont loin d'être secondaires, figurent également deux femmes et une fillette, aux caractères bien trempés, qui donnent au film de belles couleurs et humanisent son héros taciturne. La nature, évidemment, joue un rôle primordial au fil des quatre saisons et le film ne manque pas de qualités esthétiques pour séduire totalement. Dans le rôle du pionnier indomptable, Mads Mikkelsen interprète sa partition avec un formidable aplomb, jamais aussi brillant que quand il fend l'armure, trouvant du répondant chez ses petits camarades de jeu. Loin d'être académique, souvent violent et parfois émouvant, King's Land n'est pas loin d'être une toile de maître.