Au QG de Kingsman, on est en pleine auto-congratulation. Grâce à Eggsy, les plans du vilain Valentine ont été contrecarrés et le jeune espion a sauvé le monde. Sauf que la nature a horreur du vide, et que ça marche aussi pour ce qui est des méchants très méchants qui veulent tuer beaucoup de gens dans des plans diaboliques qu’ils expliquent longuement face caméra : arrive Julianne Moore, alias Poppy Adams, parfaite psychopathe plutôt très dangereuse.Jusque là, rien de neuf et Kingsman déroule le scénario d’un film « classique » d’espions gentils face aux méchants, type James Bond et autres Mission: Impossible...
Si ce n’est que Kingsman est un film un peu à part, parce que son créateur, Matthew Vaughn a vu comme nous tous les films d’espions et en a fait un mélange très « punk ». C’est là le secret de la réussite du premier Kingsman. C’est également le secret de la réussite de ce second volet. Tordre la réalité des films d’action et s’en amuser. Kingsman serait alors l’héritier de la part la plus « WTF » de la franchise de Ian Fleming, rattrapée par un souci de réalisme ? Pourquoi pas… Et c’est là aussi le plaisir de retrouver nos héros préférés...
On prend les mêmes et on recommence donc, en les creusant un peu, bien sûr, et en leur adjoignant, trouvaille géniale, les Statesmen. Une agence privée, jumelle de nos héros, mais aux États-Unis. Ils ne se planquent donc pas chez un tailleur de Savile Row, mais dans une distillerie du Kentucky, logique. Et, là où on sait que nos Kingsmen sont très dangereux avec un parapluie, eux se défendent au… lasso. Forcément. Et on ne va pas bouder notre plaisir à voir débarquer dans cet univers où tout peut arriver, avec le sourire en coin de rigueur, Channing Tatum, Halle Berry et Jeff Bridges...
Ce plaisir d’acteur et des bonnes phrases fait de Kingsman une comédie toujours efficace. D’autant qu’en tant que film d’action, Le Cercle d’Or ne déçoit jamais et ce peut-être au détriment de son scénario plus simpliste qui frôle parfois les sorties de route. Cependant le flot d’images sensationnelles mis en valeur par un casting cinq étoiles nous submerge de bout en bout sans vraiment défaillir. Matthew Vaughn aime clairement ses Kingsmen et cet amour, ce respect qui palpite sous la gaudriole, force évidemment le nôtre. La propension de Vaughn aux idées de comic book les plus cintrées (les chiens-robots, le lasso de l'agent Whisky, le Poppy Land en pleine jungle cambodgienne… et puis Elton John, quoi !) achève de nous convaincre de larguer les amarres et nous laisser emporter de bonne grâce par ce courant de folie douce !!!