Je me trouve presque un peu indulgent. C'est que je l'aime vraiment bien, cet univers de « Kingsman » : le contexte, le ton, le cadre : il y a quelque chose de savoureux dans cette vraie-fausse parodie décomplexée de « James Bond » où tout le monde semble prendre un réel plaisir à la tâche. Un peu de folie, pas mal de violence, d'humour... Le cocktail fonctionnait remarquablement dans le premier volet, auquel s'ajoutait une dimension politique corrosive du meilleur effet. Ici, un peu de tout ça mais si peu à la fois... Non pas que je me sois ennuyé, mais j'avais tellement l'impression que tout était biaisé vis-à-vis du précédent que cela en était parfois gênant.
Le présumé spoiler dont tout le monde avait eu vent concernant
le retour de Colin Firth
tombe pas mal à plat et n'apporte en définitive pas grand-chose, tout comme presque tous les nouveaux personnages (principalement américains), souvent sacrifiés ou manquant d'intérêt (Halle Berry et surtout Pedro Pascal sont sans doute ceux qui s'en sortent le mieux, et encore, un peu par défaut). C'est parfois vraiment lourd (les apparitions d'Elton John en pôle position) et si le scénario ne se tient pas trop mal, les (bonnes) idées manquent, si ce n'est
une course-poursuite en montagne suivie d'un « gunfight » assez fun, le sacrifice de Mark Strong, non sans panache,
ou encore la qualité des décors dans leur ensemble.
Mais ce qui fait vraiment balancer « Le Cercle d'or » du bon côté me concernant, c'est la présence de Julianne Moore. Au-delà d'une beauté me faisant depuis des années tourner la tête et une élégance unique, son personnage est de loin le plus réussi, le plus savoureux du film et aurait sans nul doute mérité d'être au service d'un projet autrement plus abouti, d'autant que je suis moyennement client concernant la question de la drogue au cinéma. Reste que loin d'être un supplice, j'attendais beaucoup plus de Matthew Vaughn, lui qui avait tant critiqué (à raison) la suite de « Kick-Ass » mais réalise ici une œuvre à peine au-dessus : son premier (petit) faux pas dans une carrière jusqu'alors presque exemplaire.