Kiss Kiss Bang Bang a une approche paroxystique qui peut rebuter ou emballer. Pour ma part ce fut la seconde option. L'intrigue est en tant que telle trop excentrique pour être crédible et pourtant elle se savoure sans problème. Les répliques sont volontairement outrancières pour arracher moult sourires à l'audience mais leur accumulation finit par faire mouche. Il faut dire qu'elles nous sont servies par un tandem qui s'éclate : un Robert Downey Jr magnifique en touchant loser et un Val Kilmer en complète décontraction dans son rôle de détective gay jamais avare de réflexions mouillées d'acide (Je passe la performance bluffante de Michelle Monaghan, je ne peux pas être objectif sur son cas).
Mais au final, tout ça, ça pourrait n'être qu'un énième buddy movie un chouilla plus glamour que la soupe habituelle certes, mais guère plus. Là où Kiss Kiss Bang Bang se détache, c'est dans sa capacité a interpeller le spectateur dans le ressenti d'une histoire (racontée par un narrateur à l'ouest brisant souvent le quatrième mur) qui joue ouvertement avec les codes du film d'action pour nous les resservir à l'aune d'une critique du genre (et accessoirement d'Hollywood).
Kiss Kiss Bang Bang, c'est un bon script, des dialogues ciselés, une chouette réalisation, des acteurs qui s'éclatent. C'est aussi une bonne grosse blague meta d'une heure et demi qui fait plaisir à voir.