Le nouveau projet de Sony, đŸđ‘Ÿđ‘Žđ‘Łđ‘’đ‘› 𝑡ℎ𝑒 đ»đ‘ąđ‘›đ‘Ąđ‘’đ‘Ÿ, promettait pourtant une entrĂ©e en matiĂšre stimulante, dĂ©voilant un univers façonnĂ© par la brutalitĂ© et l’hĂ©ritage familial. Les premiĂšres scĂšnes, menĂ©es tambour battant, laissaient entrevoir un film envoĂ»tĂ© par la rage animale de Sergei Kravinoff, dont la relation tourmentĂ©e avec son pĂšre, incarnĂ© par Russell Crowe, annonçait un drame sous tension. Cette amorce, soutenue par un sens du rythme et une mise en scĂšne alerte, semblait ouvrir la voie Ă  une approche singuliĂšre de l’antihĂ©ros.


Une fois l’écran-titre passĂ©, cependant, la dynamique initiale s’étiole, comme si toute la fougue du film s’était dissipĂ©e dans ses premiers instants. Les antagonistes, qu’il s’agisse du Rhino ou du Foreigner, ne parviennent jamais Ă  s’extraire de leur fonction de menaces interchangeables, tandis que les effets spĂ©ciaux, de plus en plus approximatifs, peinent Ă  donner la moindre consistance aux scĂšnes d’action. Alessandro Nivola et Christopher Abbott, malgrĂ© une prĂ©sence certaine, sont contraints de naviguer dans un rĂ©cit qui leur offre peu d’occasions de nuancer leurs personnages, rĂ©duits Ă  de simples rouages narratifs. Pire encore, les dialogues oscillent entre grandiloquence forcĂ©e et plaisanteries maladroites, compromettant tout Ă©lan dramaturgique.


Au fil du rĂ©cit, la mise en scĂšne semble elle-mĂȘme s’abandonner Ă  une indiffĂ©rence mĂ©lancolique, renonçant Ă  approfondir les thĂ©matiques qu’elle avait pourtant esquissĂ©es; la filiation dĂ©chirante, l’animalitĂ© qui gronde sous la surface, ou encore la quĂȘte Ă©perdue de rĂ©demption. Les sĂ©quences d’affrontement, si tendues dans leur amorce, finissent par se succĂ©der mĂ©caniquement, presque comme un aveu d’impuissance, craignant de s’arrĂȘter pour scruter vĂ©ritablement les abĂźmes intĂ©rieurs de Sergei. Aaron Taylor-Johnson, malgrĂ© un engagement Ă©vident, se dĂ©bat contre un scĂ©nario hermĂ©tique, qui Ă©vacue peu Ă  peu toute substance psychologique. Alors que les enjeux narratifs s’étiolent, la promesse d’une exploration des tĂ©nĂšbres du protagoniste se dissout, laissant derriĂšre elle un film en quĂȘte d’une profondeur qu’il refuse obstinĂ©ment d’atteindre.


Le point d’orgue de cette dĂ©bandade survient lorsque Dmitri, frĂšre de Sergei, opĂšre un revirement brutal venu d’un tout autre film, avant de laisser le rĂ©cit se conclure sur une fin ouverte sans queue ni tĂȘte. Cet artifice de derniĂšre minute, loin de stimuler la curiositĂ© pour une suite, illustre plutĂŽt l’absence de direction claire et la fragilitĂ© de l’édifice scĂ©naristique. De fait, đŸđ‘Ÿđ‘Žđ‘Łđ‘’đ‘› 𝑡ℎ𝑒 đ»đ‘ąđ‘›đ‘Ąđ‘’đ‘Ÿ se termine sur une note discordante, laissant le spectateur dans une perplexitĂ© dĂ©nuĂ©e de toute Ă©motion. Il ne reste alors qu’un amer sentiment d’occasion manquĂ©e, celui d’un univers mal exploitĂ©.

dosvel
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