Le sous-marin est un navire éminemment cinégénique, ayant offert quelques très belles réussites, dont « Das Boot » est, sans doute, le représentant le plus emblématique. Confirmation ici avec « Kursk », inspiré des dramatiques événements survenus en 2000, auxquels Thomas Vinterberg s'attache avec beaucoup de sobriété. C'est sûr : on est bien loin du dogmatique réalisateur de « Festen », mais moi, je le préfère largement sous cette forme, quitte à ce qu'il perde de sa personnalité.
Parce que ce film, qui n'en est pourtant pas une, a quand même pas mal d'éléments de la production hollywoodienne classique (si ce n'est son dénouement mais là, pas trop le choix). Effets spéciaux à la hauteur (dont certains, notamment les explosions, très réussis), interprétation solide (Matthias Schoenaerts, Colin Firth, Magnus Millang, Max von Sydow dans son (quasi) dernier rôle, du costaud), mise en scène très pro : pas de doute, la maison de Luc Besson a su être à la hauteur de l'événement, trouvant un juste équilibre entre drame humain et divertissement populaire se regardant sans temps mort, Vinterberg s'offrant même quelques belles inspirations
(le changement de format une fois entré dans le sous-marin ou ce plan des défunts, noyés dont le visage semble, pourtant, presque en paix).
Sans oublier, assez explicitement, une lourde charge contre le refus russe d'ingérence étrangère, ayant presque délibérément
laissé mourir ses hommes
par « fierté nationale » (comprenez ne pas accepter d'aide extérieure), ne faisant que renforcer la douleur de cette histoire vraie. Du bon cinéma, certes conforme aux attentes, mais fait et pensé avec soin, que je regrette de ne pas avoir eu le temps de voir en salles.