Adrien (Grégoire Leprince-Ringuet impeccable) est un jeune pianiste ambitieux qui, malheureusement, a échoué au prestigieux concours Bernstein qui aurait pu lancer sa carrière. Seul et sans ressources, il trouve une place d’accordeur de pianos. Il se débrouille plutôt bien et voit son agenda se remplir de plus en plus, au grand étonnement de Simon (Grégory Gadebois) qui vient le retrouver dans un café. Adrien a décidé d’un subterfuge et de mettre à profit un autre de ses talents : comédien.
Adrien passe ainsi pour aveugle. Pourquoi cela inspire-t-il la clientèle ? Tout simplement à cause de l’adage qui veut que lorsqu’on perd un sens, on voit les autres se développer dans une sorte de compensation naturelle. Ce que les clients apprécient également, c’est qu’en présence d’un aveugle, ils ont moins à se gêner, pour leur tenue vestimentaire par exemple. Ainsi, Adrien va de surprise en surprise…
Mais Adrien va se retrouver dans une situation si imprévue à cause de son soi-disant handicap qu’il va se retrouver au piano, à nouveau tétanisé comme au concours Bernstein. L’expérience de son échec au concours lui donnera-t-elle l’inspiration nécessaire pour se sortir de cette situation apparemment sans issue ?
Pour son second court métrage (qui lui a valu le César de la catégorie en 2012), le jeune réalisateur Olivier Treiner affiche une remarquable maîtrise de l’art de la narration cinématographique et du suspense. Il se permet de jouer avec le temps et avec le spectateur. Sa mise en scène semble banale au début. En réalité, elle est parfaitement étudiée pour créer une ambiance où le spectateur sidéré comprend peu à peu qu’elle est une sorte de mise en abyme. Pour quoi ou pour qui joue-t-on ? On joue du piano, on joue une pièce de théâtre, on joue avec les autres ou pour soi, etc.
Tout cela en seulement 13 minutes, c’est impressionnant !
http://www.youtube.com/watch?v=3V2GoEHGLUo
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