Les faits divers sont devenus une importante source d'inspiration pour le cinéma français, et de nombreuses affaires célèbres ont été adaptées sur grand écran ces dernières années : "La prochaine fois je viserais le cœur", "L'homme qu'on aimait trop", "Omar m'a tuer"...
A son tour, Frédéric Tellier signe un polar narrant simultanément la traque et le procès de Guy Georges, "le tueur de l'est parisien", finalement condamné à perpétuité pour sept meurtres et de nombreux viols.
Film d'enquête, "L'affaire SK1" parvient à retranscrire les difficultés des policiers devant une telle masse de travail, et à impliquer le spectateur dans cette traque interminable.
On suit avec intérêt les indices, les fausses pistes, la lassitude face aux crimes qui se répètent...
Le manque de collaboration entre les différents services de police est évoqué, mais pour être au final justifié, et de manière générale le film apparaît très consensuel, ce qui constitue une de ses limites.
D'autre part, l'interprétation de Raphaël Personnaz (dans le rôle de l'enquêteur principal), sans être mauvaise, manque un peu de relief, à l'image de la mise en scène sobre de Frédéric Tellier, qui ne sort guère des sentiers battus.
Néanmoins, "L'affaire SK1" reste une belle réussite, grâce à son matériau de base suffisamment passionnant, mais aussi à ses seconds rôles bien dans le ton, à commencer par Adama Niane dans le rôle du tueur en série, mais aussi Nathalie Baye en avocate de Guy Georges, Christa Théret dans la peau d'une rescapée, sans oublier les policiers joués par Michel Vuillermoz, Olivier Gourmet, Thierry Neuvic et Marianne Denicourt - impressionnante dans sa brève incarnation de Martine Monteil.