Le Garrec, manager et propriétaire d'une salle de boxe, croit avoir enfin découvert de la graine de champion avec l'ombrageux André (Roland Lesaffre).
On pourrait croire que le duo Gabin-Arletty, mari et femme, est le coeur du film. En réalité, Marcel Carné, enamouré semble-t-il de son beau et blond Lesaffre, offre à ce dernier le rôle principal -un emploi de jeune premier trop large pour le jeune acteur d'ailleurs- dans une mélo sentimentalo-populo-sportif d'un parfait ennui. Le scénario et les dialogues sont mauvais, les personnages se perdent dans les conventions de la vie des prolos parisiens (ou italiens, c'est une co-production franco-italienne...). On est loin d'un quelconque réalisme tant social qu'humain. Marcel Carné, à cette époque, n'a plus la flamme, ni poétique, ni celle qui lui permettrait de ressusciter une certaine forme de cinéma populiste d'avant-guerre.
Carné meuble, notamment avec une séquence où le réalisateur nous propose, au milieu du film, quasiment les trois rounds d'un interminable combat de boxe -au demeurant assez réaliste au sens où Lesaffre paie manifestement de sa personne- au long duquel la musculature en action de Lesaffre semble le seul intérêt du cinéaste. Précisons pour résumer l'esprit romanesque médiocre du sujet: le boxeur fatigué retrouve de la vigueur sur le ring au moment où apparait sa chérie... L'histoire d'amour qui pourrait se dessiner entre les deux est lourde de bavardage et d'emphase.
A part la salle de boxe, tout est factice dans ce film.