Le poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer
Exilé sur le sol au milieu des huées
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher
Ce cher Baudelaire!
Mocky a t'il voulu éviter un titre trop peu vendeur comme " tous pourris" et placer son film dans une épopée finalement intemporelle.
C'est pour le moins réussi, tous les ingrédients de ce sombre thriller politique basé sur un fait réel, fonctionnent à plein, car la même soupe (corruption et machination frauduleuse) nous est servie chaque jour par l'actualité.
Ce duel entre deux futurs candidats aux élections ne reculant devant aucune basse œuvre pour emporter le morceau, est bien croqué par le cinéaste, entre un maigre (genre presbytérien) et un gros qui ( fait exprès), a l'allure à la Le Pen!
Bien vues également L'évasion et la course poursuite du taulard injustement inculpé (que joue Mocky lui même pour faire des économies).
Héros romantique et crépusculaire, qui était destiné à Bourvil, mais il était plus là. La séquence de la bagnole finissant dans l'étang, sur fond de brume brouillée au somnifère a quelque chose de mémorable. Celle dans le supermarché, avec la quête d'alcool des deux vieux... La séance de baise en haut du mirador, ombres chinoises sous les projos des flics!
Bref, tout ça a été filmé en 1972, contre vents et marées, car très mal vu par le pouvoir en place, on se doute que c'est encore le cas, c'est la seconde fois qu'il passe à la TV depuis lors. Donc à ne pas louper...