L'amour louf
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le 19 oct. 2024
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C’est une grande déception car j’avais envie d’aimer ce film. D’habitude friande des histoires d’amour, passionnées et passionnelles, j’avais mis beaucoup d’espoir dans ce film (et beaucoup de mouchoirs dans mon sac, en prévision). Spoiler alert, les mouchoir n’auront pas été très utiles.Je suis déçue de m’être ennuyée. Je suis déçue d’avoir passé deux heures de ma vie à regarder Gilles Lellouche se regarder filmer. L’Amour Ouf c’est l’histoire de Clotaire, un petit caïd déscolarisé élevé dans une famille nombreuse, dont le papa à la main leste, et de Jacqueline (dit Jackie), élève modèle élevée par un papa veuf. Tout les oppose, et pourtant, il vont tomber amoureux, d’un amour fort et inconditionnel.
J’ai été déçue par tous les clichés véhiculés par le film. Les opposés qui s’attirent, le bad boy qui n’a pas fait d’études qui sombre dans la délinquance malgré son grand coeur qui précipitera sa perte, une « fausse » fin montrée en début de film qui est annulée par une « vraie » fin qui arrive chronologiquement dans l’histoire, des règlements de compte ultraviolents, etc. On assiste d’ailleurs à de nombreuses scènes de violence sans réelles justifications, comme le mari de Jackie qui devient violent et qu’elle frappe à mort dans la cabine à coup de téléphone, une fusillade dans une station essence (le meilleur ami de Clotaire y passe, il n’était pas visé mais est un dommage collatéral). On pourrait croire que Gilles Lellouche tente de faire du Tarantino avec tout cette effusion de sang. Sauf que ça ne marche pas, à mon sens, et on assiste à tout ça en se demandant un peu « pourquoi » (et aussi "depuis quand le nord de la France dans les années 80 est aussi brutal et sanglant que Medellín ??")
Beaucoup de sujets sont abordés mais aucun ne va au bout des choses. On traite par exemple de la violence familiale, on peut supposer que c’est un manque d’attention et la violence du père qui pousse Clotaire dans la voie de la délinquance, sans que ça ne soit exploité. La mère de Jackie décède brutalement dans la petite enfance de Jackie sans que ça n’apporte quoi que ce soit au film.
Quelques scènes sont émouvantes mais c’est tout. Mes préférées restent celles mettant en exergue les relations parents-enfants : les scènes entre le père de Franckie et sa fille sont toujours justes et fortes en émotion, la rencontre entre la maman de Clotaire et Jackie est incroyable de justesse également. Le film est visuellement très beau, mais peut être trop : on assiste à un déballage d’effets de style, comme si Gilles Lellouche souhaitait nous montrer tout ce qu’il savait faire avec sa caméra. Et je ne suis pas sûre finalement que ça serve l’histoire, on s’éparpille encore un peu.
Je sais que les acteurs ont fait un sacré boulot de communication pour L’Amour Ouf, mais peut être trop. On les voit partout et le film n’est presque plus un mystère. Adèle (Jackie adulte) et Mallory (Jackie jeune) récitent parfois trop leur texte. Mallory ne fait pas le poids face à l’excellente prestation de Malik (Clotaire jeune). Vincent Lacoste (le mari de Jackie adulte) n’est pas crédible en mari violent, tout comme Benoit Poelvoorde (le mafieux / parrain qui guide Clotaire dans sa jeunesse vers le chemin de la délinquance) en « génie du crime » organisé. Alain Chabat (le père de Jackie) et Elodie Bouchez (la mère de Clotaire) sont époustouflants d’émotion en revanche, très justes et eux m’ont tiré quelques larmes. Ce n’est finalement pas l’amour entre Clotaire et Jackie qui est ouf, mais celui d’un parent pour son enfant.
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le 29 oct. 2024
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