L'amour louf
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C'est l'immense champ des topos. C'est la limite actuelle de la musique, de la littérature et du cinéma. Au-delà, c'est l'exception de la règle.
La sympathie pour la règle est un signe d'aliénation, c'est bien entendu. Il est impossible de mériter l'estime d'un chien galeux quand on n'a pas le dégoût instinctif de ce cinéma. Cela se tonne comme un dicton de géométrie rectiligne, sans ironie et sans amertume.
Le film raconte l'histoire d'amour entre deux personnes. Clotaire, joué par François Civil — résumant à lui seul tous les vices, toutes les compromissions, toutes les bassesses qu'une anthropologie peut catalyser, vient de sortir de prison abandonnant ainsi Jackie, jouée par Adèle Exarchopoulos que je n'affligerais pas d'épithètes aussi dépréciatives que François Civil.
À sa sortie, Clotaire apprend que Jackie a refait sa vie, va la retrouver, et nous voilà pris en otage à devoir suivre leur redécouverte et leurs émois.
Tout cela est ennuyeux, il y a de bonnes idées et des moins bonnes. C'est lieu commun sur lieu commun, voilà tout. Analyser une pareille œuvre serait imbécile. Un quelconque compte rendu équivaudrait à lapider un tissu d'araignée du grenier de notre grand-mère, diaphanéisés par les rainures d'un maigre rayon de soleil, qu'à l'aube sans sommeil de certains jours on croirait les voiles en filigrane diamantés de la lune qui les aurait, en fuyant, suspendus à tous les recoins de la pièce.
Le film existe et c'est déjà très bien, piètre réconfort, je le sais bien, qu'est cette formulation. Somme toute, elle vaut toujours mieux et est plus sincère que le frontispice dithyrambique des journaux dont nous pouvons lire, à travers les entrecolonnements plus ou moins austères du grand journalisme : « Un chef-d'œuvre », « Un film bouleversant », « Du grand cinéma ».
Tous ces journalistes qui montrent leurs cornes dans les prostibules d'Apollon ou de Calliope pour louer jusqu'à l'exhaustion le Médiocre ; tous ces mérous au dos avachi s'acharnent sur le petit navire déjà comblé de charognes où l'esprit humain sans boussole se jette lamentablement vers d'impétueux tourbillons ; toute cette abondante et irréfragable thuriféraire a dû recevoir quelques euros fiduciaires et rudimentaires.
Le cinéma de Gilles Lellouche est ainsi : en règle, mais pas exceptionnel. Pas au-delà ni en deçà, juste assez pour être commun. En attendant la très prochaine apothéose des clamitations qui transformeront, comme une sorte d'incucurbitation, Lellouche en éminence de l'Académie.
Créée
le 25 oct. 2024
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