Bourrin mais réjouissant

On va commencer par les choses négatives pour une fois et à plus forte raison qu' elles ne manquent pas. Disons le d'emblée, Glles Lellouche n'est pas le meilleur ni le plus fin réalisateur du monde. Il a souvent la main franchement lourde derrière la caméra, en fait des tonnes dans l'histoire comme dans la forme et privilégie constamment les effets visuels à la simplicité. Bref, pour son nouvel opus il nous a vraiment sorti la grosse artillerie et les amateurs de films délicats et pudiques en auront probablement pour leur argent.

L'originalité n'est pas non plus le point fort de l'Amour Ouf dont on comprend vite qu'il essaie de nous jouer une sorte de variante/hommage à la française du cinéma de Scorsese ou de Sergio Léone (les similitudes avec Les Affranchis ou Il Était Une fois en Amérique sont nombreuses). Pour voir un véritable film français "à la Scorsese", je conseille plutôt les films de Jacques Audiard et notamment l'excellent Un Prophète. En réalité l'Amour Ouf se rapproche d'avantage de la parodie de ce genre de films.

En revanche la reconstitution des années 80 dans la première partie du film de Gilles Lellouche est plutôt réussie et les comédiens sont bons, parfois dans des contre-emplois inattendus (Lacoste et Poolevoorde notamment).

Mais le plus intéressant dans le film, c'est que tous ses défauts viennent paradoxalement le servir en lui donnant un côté kitch assez réjouissant au final. L'Amour Ouf devient -peut être involontairement- une sorte d'hommage au gros cinéma commercial des années 80. Une sorte de grosse machine bourrée de clichés, de couleurs criardes, mais aussi d'adrénaline et d'énergie. Le fait que le film ait d'évidence bénéficié d'un gros budget accentue par ailleurs cet aspect . Et c'est final c'est un film divertissant, plutôt bourrin à gros spectacle et à grosses vedettes devant lequel on ne s'ennuie jamais. Pas du cinéma d'auteur haut de gamme, mais absolument pas du cinéma ennuyeux non plus.

Et ca fait toujours plaisir de revoir la trop rare et trop discrète Élodie Bouchez.

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