C'est avec quelques années de retard que je me décide à attaquer la filmo de ce réalisateur espagnol, Luis Buñuel. Et bien, je suis servi ! Je n'avais pas vu autant d'absurdité et d'humour noir au cinéma depuis bien longtemps (probablement Fargo, des frères Coen, en fait).

Le postulat de départ est relativement simple : après une soirée festive, les convives se voient dans l'impossibilité de quitter la demeure de leur hôte. Oui, voila. Et non, ce n'est pas un film d'horreur, il n'y a pas de méchant qui planifie une séquestration. C'est juste un problème psychologique dont plusieurs indices plus ou moins dérangeants mais toujours tordants nous ont mis la puce à l'oreille dans les premières minutes.

S'en suit une heure et quelque de bonheur absurde des plus exquises qu'il m'est été donné de voir. En plus d'être foncièrement comique, la subtilité et l'attrait du film résident dans ses nombreux niveaux de lectures : du simple plaisir de voir des gens tout bonnement incapable de franchir le pas, on a le droit à une satire des plus intéressantes de la bourgeoisie en général mais aussi de la classe dirigeante sous Franco.

Buñuel redouble d'inventivité et d'originalité permettant à son film de se renouveler sans cesse et ne jamais lasser. Et même quand on pense que l'on vient d'atteindre l'apogée du comique de la situation, ce réalisateur nous réserve une chute encore meilleure.

On comprend pourquoi ce film à inspiré les noms suivants : Woody Allen, Stanley Kubrick, les frères Coen, les Wachowski, Quentin Dupieux... Bref, tous ces réalisateurs qui font joujou avec l'absurde, l'humour noir, la satire politique avec un penchant pour le philosophique.
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le 2 janv. 2014

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