L'Ange Ivre rappelle beaucoup Vivre du même cinéaste, sorti quatre ans après, ayant toujours pour acteur principal Takeshi Shimura. L'alcoolisme comme milieu de la mafia japonaise contaminent les deux personnages principaux, dégradent leur santé et les rapproche au fur et à mesure du film. La mise en scène de Kurosawa comme le jeu sur les ombres, font écho au passé voire à l'enfance des deux protagonistes, comme à une douce mélancolie retrouvée tous les soirs par la jolie mélodie à la guitare classique.
Se prenant d'amitié, les deux individus représentent la jeunesse comme la vieillesse, et tout ce que cela peut amener comme futilités et maladresses. L'Ange Ivre, c'est le médecin pour le yakuza, mais c'est aussi une étape de transition vers la sérénité pour le personnage, trouvant réconfort et amour auprès de ses proches. Au montage toujours aussi fluide comme aux passages dramatiques sublimes, il s'agit d'un énième superbe long-métrage du génie japonais.