L'appel de la forêt est un des romans de Jack London que je connais depuis très très longtemps et que j'ai relu à plusieurs reprises. J'en avais fait une critique sur SC. C'est un roman au suspense haletant qui raconte l'évolution d'un chien au départ "well educated" dans une famille aisée de Californie jusqu'à un retour à la vie sauvage dans le Yukon au fin fond de l'Alaska. Entre les deux, un apprentissage à la dure pour devenir chien de traineau.
Là, le film respecte grosso modo, en la simplifiant un peu, en l'adoucissant beaucoup, la trame du roman. De ce point de vue, il n'y a pas grand-chose à dire, heureusement. Même si certains détails sont gommés pour faire dans le politiquement correct (Thornton est assassiné dans le film par un autre chercheur d'or tandis qu'il est tué par des indiens dans le roman). Pourquoi pas, si ça ne change pas grand-chose à l'esprit du roman…
Et puis, je dois reconnaître que je suis vraiment un grand naïf (même le mot naïf me parait finalement très faible). Je vais oser partager ma honte dans cette critique. Car je n'avais rien lu sur le film et je l'ai pris au premier degré. Ah, le con !
Il y avait un truc qui m'avait impressionné dans le film, c'était les poses et les regards intelligents, soumis, narquois, séduisants, tendres, rieurs, etc etc du chien ; et je me disais : punaise, ils ont dû faire des milliers et des milliers de poses pour arriver à un tel résultat.
Et je découvre que le brave Buck n'est jamais qu'un système de nombreuses équations en 3D bien gérées dans un ordinateur. Bref, un truc d'animation claqué dans un vrai film avec des vrais acteurs (attends, maintenant, j'ai un doute, Harrison Ford à 77 ans m'a paru bien fringant…, est-ce que, des fois …). Non, là je commence (peut-être) à psychoter. Quoique.
Bon, d'accord, chapeau pour m'avoir bluffé. Roulé, volé, baisé … Mais je suis désolé, c'est plus du jeu. Moi, malgré mon éducation scientifique et le métier très technique que j'ai pratiqué pendant plus de 40 ans, je vais au cinéma pour voir des êtres humains, des vrais animaux. La seule concession que je fais, c'est les doublages dans les situations périlleuses. Attention, des doublages par d'autres artistes. Pas par une babasse super performante ! C'est même une des choses les plus importantes, les plus essentielles que je recherche au cinéma. Surtout quand il s'agit d'adaptation d'un roman où je me délecte d'avance à découvrir comment telle ou telle action va être interprétée. J'aime me mettre à la place de l'acteur ou de l'actrice. Pas d'une babasse merdique.
Là, d'un coup, d'un seul, le film ne vaut plus que dalle. Un dessin animé amélioré. Une peluche animée. C'est sûr que ça doit coûter vachement moins cher que de faire tourner un vrai chien.
Et puis, continuons ! un truc m'avait intrigué pendant le visionnage ; malgré le réchauffement climatique qui s'exerce sûrement aussi en Alaska, je pense qu'il y fait encore suffisamment froid dans le Yukon, qu'il y gèle encore un peu. Eh, bien j'avais remarqué qu'il n'y a aucune buée qui sort des bouches des acteurs. Je m'étais fait la remarque que ça ne faisait pas trop crédible et qu'ils auraient pu réfrigérer le studio hollywoodien …
Pour le reste, oui, Harrison Ford et Omar Sy sont pas mal, mmouais. Mais la vraie vedette dans le roman ou le film, c'est Buck. Tous les autres sont des faire-valoir.
Je ne vais pas non plus me donner le ridicule de parler des paysages. Sûrement tous truandés.
Ni de la musique (sortie direct d'un ordinateur).
Bon, je viens de voir sur Google que Wellman avait fait une adaptation en 1935 du même roman. Je vais essayer de dégotter ça pour me sortir de mon affreuse déception.
P.., qu'on s'étonne pas que je ne regarde pas souvent des films récents. Me faire un coup pareil. À moi ! Fallait oser. Vexé, je suis.