La simplicité naturelle de la mise en scène d'Eric Rohmer conduit ici, plus que jamais, à l'apparence d'un reportage. Rohmer filme des interviews de ses personnages, engage des débat contradictoires et porte sa réflexion sur le message politique d'un maire (Pascal Greggory), membre du Parti Socialiste, à travers son entreprise de construction d'une médiathèque au coeur de son village vendéen.
Les considérations politiques (situation de la gauche par rapport à d'autres sensibilités, droite ou Verts) se mêlent aux propos philosophiques et sociologiques -opposition entre la ville et la campagne, signification de l'écologie...Chacun des personnages est porteur d'une idée, d'un point de vue et le film prend trop vite l'allure et la forme d'un cours magistral, qu'on peut juger parfois trop bavard. Si le propos ne manque pas de pertinence et d'érudition, seules les rares apparitions de Fabrice Luchini, en instituteur opposé au projet de médiathèque, lui donnent un peu de charme, de fantaisie et de causticité.