un soir, en allant chercher de la nourriture pour son chien, petit comptable se fait agresser. Traumatisé par sa propre faiblesse, il aimerait bien savoir se défendre pour tenir tête aux grosses brutes à casque de moto. Alors il réfléchit. Pourquoi ne pas acheter un flingue? Et puis finalement il croise la route d'un dojo de karaté et c'est parti. Le karaté c'est la défense, puis l'attaque. Et notre héros au fond c'est plutôt l'attaque qu'il cherche. La force. Le privilège de ne pas avoir peur. Le don de faire peur... Et pour lui cela signifie être un mec, un vrai. Comme Sensei, le maître du dojo.
Voilà donc le raisonnement qui mène notre héros à se confronter aux limites de sa propre personnalité. Dans "The Art of Self-Defense" on rit beaucoup mais pas que. On rit de la fragilité de l'élève, on rit de la solidité du maître. Mais on ne rit pas du sous-texte. De cette universe ou l'homme fort ne dispose presque que d'une représentation autoritaire, misogyne, machiste et violente.
À mon sens le seul bémol du film est la transparence de son intrigue principale. Le ton est bien trop léger pour qu'on sente un vrai suspense. Cela dit c'est bel et bien le cheminement du personnage principal qui nous intéresse avant tout. Quand et comment comprendra-t-il ce qu'il fait?
Un film qui traite de masculinité donc, de la frontière entre un homme et l'image qu'on s'en fait.