Ayant apprécié la performance de Fernandel dans « La vache et le prisonnier », je me suis dis que j’allais découvrir un autre de ses films un peu sombre et je suis rapidement tombé sur « L’auberge rouge » remontant à 1951, inspiré de faits réels : soit l’histoire d’un pasteur atterrissant dans une auberge où la femme aubergiste lui confesse avoir tué, elle et son mari une centaine de voyageurs, dès lors, il va tenter de sauver sa peau et celle de ses passagers.
Je déteste le crin-crin musical pécores, avec accents et acteurs qui ont des dialogues hautains, poétiques à la con… et bah, « L’auberge rouge », surtout au début, c’est ça.
Le générique est une comptine chantée par Yves Montand, résumant le début de l’histoire mais c’est atroce, autant couper le son. Assez rapidement je me suis dis : « Je vais arrêter, ça me gonfle. », des acteurs en font des tonnes, ont des dialogues – avec accents en surjeu – à chier. C’est exactement la pire image que je peux avoir du cinéma français, ce que j’ai fuis le plus possible depuis le début de ma cinéphilie.
Et pourtant, bah le film, après le démarrage vraiment lourd, y vas fond : il y a Fernandel, qui lui aussi en fait des tonnes mais lui ça passe : parce qu’il est vraiment talentueux, il a des répliques géniales, il est vraiment survolté (voir le moment où il tente de réveiller les voyageurs et va de chambres en chambres, c’est quasi burlesque) et le film est Parfait lorsqu’il fait preuve d’humour noir : le corps du voyageur caché dans un bonhomme de neige, lorsque les dialogues ont des sous-entendus morbides et puis ça se fout bien de la gueule de la religion et ça fait du bien. Le film semble être un défouloir pour le réalisateur (qui a aussi écrit le scénario).
C’est un film qui m’a franchement fait rire plusieurs fois. Résultat : c’est une heure quarante quasi sans temps mort (sauf le début est insupportable). Faut le voir mais en coupant le son du générique.