Un film assez intrigant, qui a une folie insidieuse, une variété de personnages, j'aime plutôt le concept. J'avais très bien aimé "Lucie perd son cheval", précédent film du réalisateur sorti plus tôt cette année en France (à très faible distribution certes). Et même si "L'Autre Laurens" n'est pas vendu comme une comédie cette fois-ci, on y retrouve toujours le même humour, peut-être disséminé différemment, notamment chez les bikers et les deux flics de la PJ de Perpignan. Ce type de personnages me ferait presque penser à ceux des films de Benchetrit, et peut-être dans une moindre mesure à ceux des films de Dupieux, naïfs et innocents. Mais le duo principal n'est pas en reste, avec un Olivier Rabourdin apathique et débraillé, mais aussi une Louise Leroy, encore inconnue, qui nous livre une prestation remarquée, avec son look rétro.
A noté qu'une partie du casting a aussi participé à la musique. Composée par Thomas Turine, on y verra la même Louise Leroy au piano (qui nous livrera même une prestation pendant le film), et même Rodolphe Burger à la guitare (qui en fera pendant le générique de fin). Cette musique apportera une touche terriblement onirique et fantastique, qui fait écho à l'ambiance du film, sans l'être totalement. Je soupçonne d'ailleurs le mixage du film d'être raté, certains dialogues peinent à être compréhensible parfois, notamment avec une musique trop forte et trop grave, ou une ambiance sonore trop pesante.
On pourrait regretter au film d'être un peu long, et j'avoue ne pas être totalement convaincu. Il a ses fulgurances, d'humour ou d'intensité, mais reste assez avachi sur lui-même. Je le garde en tête pour son côté rétro-moderne, ses dialogues parfois savoureux, absurdes et gratuits, et son onirisme induit, avec de beaux plans variés.
(7 octobre 2023 au cinéma)
On en parle dans le Ciné-florg #56