Malgré un acteur calamiteux m'ayant légèrement gâché le film, j'avais beaucoup apprécié « Un amour de jeunesse » de Mia Hansen-Løve, belle histoire d'amour à laquelle on ne pouvait que s'identifier. Si l'entrain est moindre ici, c'est toutefois un séduisant portrait de femme qu'elle signe, souvent subtil, jamais moralisateur. Alors que cette professeur de philosophie aisée aurait vite pu nous désintéresser, j'ai au contraire suivi son parcours avec intérêt, la réalisatrice ayant l'intelligence de montrer ses doutes, ses inquiétudes de façon toujours accessible, universelle.
Certains écriront probablement que c'est du cinéma de « bobo » : possible. Mais c'est aussi du cinéma intelligent, posé sans être ennuyeux, ni trop optimiste ni trop sombre : un juste équilibre, une belle réflexion sur notre place, notre quotidien, nos aspirations, notre entourage, notamment à travers la séduisante relation que l'héroïne entretient avec son ancien élève. Isabelle Huppert est égale à elle-même : très convaincante, comme André Marcon dans un rôle habilement nuancé. Je comprends que l'on reste insensible à ce genre de film, mais pour moi qui suis loin d'être un passionné de cinéma « réaliste », cette approche douce, presque fragile ne m'a pas laissé indifférent : salutaire.